Donald Trump a réaffirmé jeudi sa proximité avec le puissant lobby des armes NRA en réaffirmant sa volonté d’armer des enseignants dans les écoles, avant que l’on apprenne qu’un policier armé qui se trouvait dans le lycée lors de la fusillade en Floride n’est pas intervenu.
Scott Israel, shérif du comté de Broward où se trouve Parkland, a en effet annoncé jeudi que l’un de ses adjoints était en poste, armé et en uniforme, au lycée au moment du drame. Mais il n’est pas intervenu et a démissionné après sa suspension sans rémunération.
Scott Peterson, ce policier chargé de la protection de l’établissement, aurait dû « entrer, aborder le tueur, tuer le tueur », a estimé M. Israel. Les fonctions de deux autres agents ont été restreintes en attendant le résultat d’une enquête pour déterminer s’ils « auraient pu ou auraient dû faire davantage » avant la fusillade.
Dans une rafale matinale de tweets, M. Trump avait pourtant défendu l’idée d’armer les enseignants, alors que cette mesure très controversée est catégoriquement rejetée par nombre d’élus du Congrès, démocrates comme républicains.
« Une école +sans armes+ attire les méchants », a-t-il lâché, évoquant un peu plus tard, sans entrer dans les détails, de possibles « bonus » pour ceux qui porteraient une arme en salle de classe.
La National Rifle Association, le célèbre lobby des armes qui l’a soutenu sans réserve tout au long de sa campagne, est lui aussi monté au créneau.
Dans un discours virulent dont il est coutumier, son dirigeant, Wayne LaPierre, a dénoncé la « politisation honteuse » de la tragédie de Floride, accusant ses détracteurs de vouloir « éradiquer toutes les libertés individuelles » en Amérique.
La NRA est vent debout contre tout relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter une arme –une piste désormais soutenue par M. Trump– en estimant que cela reviendrait à « faire payer à des citoyens respectueux de la loi les actes malfaisants de criminels ».
Après s’être posé mercredi, lors d’un échange poignant avec des rescapés de la fusillade de Parkland, en dirigeant à l’écoute de toutes les suggestions, M. Trump a insisté jeudi sur sa proximité avec la NRA, soulignant que ses dirigeants étaient de « grands patriotes »
L’équation est délicate pour le président septuagénaire qui doit également composer avec une forte mobilisation des lycéens à travers les Etats-Unis, déterminés à donner de la voix après ce nouveau drame en Floride qui a fait 17 morts et à ne plus se contenter des mines contrites et « pensées et prières » des élus des deux bords.