La Turquie a jugé « extrêmement préoccupante » samedi la décision annoncée la veille par les Etats-Unis de transférer en mai leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, accusant Washington de saper les espoirs de paix.
« En réaction à cette décision extrêmement préoccupante prise par les Etats-Unis, la Turquie continuera, avec la majorité de la communauté internationale, de défendre les droits légitimes des Palestiniens », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères.
Cette décision « illustre l’insistance (du gouvernement américain) à démolir les conditions pour la paix en foulant aux pieds le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur Jérusalem », a ajouté le ministère dans un communiqué.
Le département d’Etat américain a annoncé vendredi que l’ambassade des Etats-Unis en Israël, actuellement à Tel-Aviv, serait officiellement transférée à Jérusalem en mai pour coïncider avec le 70e anniversaire de la création de l’Etat hébreu.
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La direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a qualifié vendredi de « provocation » cette décision américaine.
L’annonce faite vendredi survient après la décision prise en décembre dernier par le président américain Donald Trump « d’officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël », rompant avec ses prédécesseurs et suscitant des critiques dans le monde entier.
Après cette annonce, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pris la tête de la contestation musulmane, organisant un sommet à Istanbul lors duquel la principale organisation panislamique internationale avait proclamé « Jérusalem-Est capitale de l’Etat palestinien ».
Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé samedi les Etats-Unis de « ne pas entendre la voix de la conscience de la communauté internationale ou, ce qui serait plus grave, de l’ignorer ».
Cette critique d’Ankara survient alors que les relations entre les Etats-Unis et la Turquie se sont fortement tendues ces derniers mois sur fond notamment de désaccords sur la Syrie.
De plus, Ankara entretient des rapports délicats avec Israël. Si elle a conclu en 2016 un accord de normalisation des relations avec Israël, après plusieurs années de froid, la Turquie continue de critiquer régulièrement la politique israélienne.