La Russie s’est opposée vendredi à l’ONU à un projet de texte du Royaume-Uni soutenu par les Etats-Unis et la France, condamnant et sanctionnant l’Iran pour n’avoir pas su empêcher une livraison d’armes aux rebelles yéménites Houthis, selon des diplomates.
Lors de négociations, Moscou a rejeté ce document et de nouvelles discussions sont prévues ce week-end, selon les mêmes sources.
Le projet de texte « condamne » l’Iran pour non-application de l’embargo sur les armes imposé en 2015 au Yémen. Et pour « avoir échoué à prendre les mesures nécessaires afin d’empêcher directement ou indirectement la fourniture, la vente ou le transfert » aux Houthis de missiles, de drones et d’autres équipements militaires. Il appelle à prendre « des mesures supplémentaires » spécifiquement contre l’Iran.
Le Conseil de sécurité est appelé à voter lundi sur le renouvellement annuel de l’embargo sur les armes. A cette occasion, les Etats-Unis, qui ont pour bête noire l’Iran, font pression pour condamner et sanctionner Téhéran après des tirs de missiles de fabrication iranienne sur l’Arabie saoudite en 2017.
Un rapport d’experts de l’ONU estime que l’Iran a failli à ses obligations en n’empêchant pas l’arrivée au Yémen de ces missiles. Mais il affirme aussi ne pas être en mesure d’identifier les responsables ou les canaux de transmission ayant permis aux Houthis de se doter de ces engins.
Pour les Etats-Unis, comme pour d’autres de ses alliés occidentaux comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la France, Téhéran est bien derrière les livraisons. « Aucun doute » là-dessus, affirme un diplomate européen sous couvert d’anonymat, en refusant d’en dire plus sur d’éventuelles preuves détenues par des Occidentaux.
Pour la Russie, le rapport de l’ONU n’apporte pas la preuve d’une implication directe des autorités iraniennes. Et les morceaux de missiles exposés récemment par les Etats-Unis, même s’ils sont iraniens, ne sont pas une preuve d’un rôle direct de l’Iran dans l’acheminement d’armement au Yémen en violation de l’embargo de l’ONU de 2015, estime Moscou.