La tension monte entre l’Égypte et la Turquie. Après les escarmouches diplomatiques, place aux frictions militaires : les marines des deux pays se défient en Méditerranée, près de Chypre, tandis que les médias égyptiens et turcs ont déjà engagé les hostilités.
À l’origine, des gisements gaziers à Chypre, mais aussi la déposition des Frères musulmans du pouvoir égyptien en 2013.
La tension a deux causes: politique et surtout économique. C’est aux alentours de Chypre que se trouvent les plus grands gisements gaziers de Méditerranée. Une région exploitée par la Grèce, l’Égypte et, bien entendu, Chypre qui ont conclu un accord tripartite. Cet accord n’est pas du goût d’Ankara qui prétend y avoir des droits, du fait de son occupation du nord de Chypre.
Depuis deux semaines, la marine turque a entamé des manœuvres dans la région. Une vedette de garde-côtes grecs a été éperonnée et un navire de forage du pétrolier italien ENI a été chassé manu militari par Ankara. Il se rendait au champ gazier égyptien de Zohr. Le porte-hélicoptère Mistral Anouar el Sadate et plusieurs autres bâtiments, dont des sous-marins, ont aussitôt levé l’ancre d’Alexandrie pour défendre Zohr. Les deux plus puissantes marines de Méditerranée orientale, l’Égyptienne et la Turque, se toisent aujourd’hui avec une agressivité croissante.