Facebook a fermé le compte de Wirathu, un moine birman extrémiste influent vu comme l’un des artisans de la montée de l’islamophobie dans ce pays d’Asie du Sud-Est aujourd’hui accusé d’épuration ethnique de la minorité musulmane rohingya.
Facebook, soumis à une pression mondiale pour éradiquer les discours haineux, les fausses informations ou les vidéos violentes, est le premier réseau social en Birmanie.
Un porte-parole de l’entreprise américaine a expliqué lundi soir à l’AFP que le compte de Wirathu avait été supprimé car les « normes communautaires interdisent les organisations et les personnes qui promeuvent la haine et la violence ».
« Si une personne partage régulièrement du contenu faisant la promotion de la haine, nous pouvons prendre une série de mesures telles que la suspension temporaire de sa capacité à poster et, finalement, la suppression de son compte », a-t-il ajouté.
Propagée par ses moines, la fièvre nationaliste bouddhiste ronge la Birmanie. Et elle est l’une des causes profondes des violences qui ont éclaté dans l’ouest du pays ces derniers mois, poussant à l’exode plus de 700.000 musulmans rohingyas.
Hyperactif sur les réseaux depuis plusieurs années, Wirathu, moine le plus connu de la mouvance extrémiste MaBaTha, aujourd’hui interdite, a passé plusieurs années en prison à l’époque de la junte pour ses appels à la haine. Il a été amnistié après la dissolution de la junte en 2011.
Alors même que les moines – qui sont quelque 500.000 dans un pays de 51 millions d’habitants – n’ont pas le droit de vote en Birmanie, Wirathu et ses partisans apparaissent comme une force politique en coulisses.
En mai dernier, Facebook avait banni des dizaines d’internautes qui avaient utilisé le mot « kalar », terme utilisé notamment par les nationalistes bouddhistes extrémistes l’ont employé de plus en plus pour désigner la minorité musulmane dans leur discours haineux.