Quatre mois après sa fausse démission, le Premier ministre libanais invité à Ryad,

 Saad Hariri, le Premier ministre libanais, a reçu lundi une invitation à se rendre en Arabie saoudite, pour la première fois depuis qu’il avait annoncé sa démission dans la capitale saoudienne, avant de se rétracter.

M. Hariri avait annoncé sa démission à la surprise générale le 4 novembre à Ryad et son séjour prolongé et mystérieux en Arabie saoudite avait ensuite provoqué de fortes tensions entre le Liban et le royaume saoudien.

Riyad était soupçonné de l’avoir contraint à démissionner et à rester sur son territoire. La France était alors intervenue en invitant Saad Hariri à Paris, d’où il avait ensuite rejoint Beyrouth pour reprendre ses fonctions fin novembre.

Le Premier ministre libanais a affirmé lundi, après une rencontre avec l’émissaire saoudien Nizar al-Aloula à Beyrouth, avoir reçu de ce dernier « une invitation pour se rendre au Royaume » à laquelle il répondra favorablement « le plus tôt possible », selon un communiqué de son bureau.

Saad Hariri a ajouté que « l’objectif principal de l’Arabie Saoudite est que le Liban soit maître de lui-même » et puisse jouir « totalement de son indépendance ».

M. Aloula a également rencontré lundi le chef de l’Etat libanais Michel Aoun, qui lui a fait part de la volonté du Liban d' »entretenir les meilleures relations » avec le royaume saoudien.

Avant même l’annonce surprise de M. Hariri à Ryad en novembre, les liens entre le Liban et l’Arabie saoudite s’étaient distendus depuis plusieurs mois, sur fond de bras de fer régional entre Ryad et Téhéran lié aux conflits yéménite et syrien ainsi qu’au rôle croissant du Hezbollah, allié indéfectible de Téhéran et présent dans le gouvernement libanais.

La visite de l’émissaire saoudien intervient moins de trois mois avant les élections législatives libanaises, lesquelles sont souvent influencées par le jeu des puissances régionales, dont l’Arabie Saoudite.

Le Liban organise le 6 mai son premier scrutin parlementaire depuis 2009. La Chambre des députés actuelle a en effet prolongé son propre mandat à trois reprises, pour la première fois dans l’histoire du pays.