Un sénateur américain a peur d’un éventuel accord nucléaire avec l’Arabie saoudite

Ed Markey, sénateur démocrate du Massachusetts, se prononce inquiété des velléités de l’administration américaine de signer un accord de coopération dans le nucléaire civil avec l’Arabie saoudite qui s’apprête à lancer la construction de plusieurs réacteurs.

Ed Markey, sénateur démocrate du Massachusetts, évoque notamment la nécessité pour l’administration Trump d’obtenir de Ryad l’acceptation d’un accord de non-prolifération nucléaire, dit « accord 123 » du même type que ceux déjà signés par les Etats-Unis avec notamment la Corée du sud et l’Inde. « Tout accord devra certainement comprendre un engagement de non prolifération, ou ‘accord 123’, entre les deux pays », souligne M. Markey dans une lettre adressée lundi au secrétaire d’Etat Rex Tillerson et au secrétaire à l’Energie Rick Perry et dont l’AFP a obtenu copie mardi.

« Mais des précédents efforts américains pour conclure un accord 123 avec l’Arabie saoudite n’ont pas été couronnés de succès en raison de l’opposition (de Ryad) à renoncer à tout enrichissement de l’uranium ou de retraitement de combustible nucléaire sur son territoire, ce qui constitue la ‘règle d’or’ de tout accord 123 », poursuit M. Markey.

Ryad, à son tour, a annoncé son intention de se lancer dans un programme de construction de réacteurs nucléaires et doit annoncer début mars la « short list » des entreprises qui seront mises en concurrence pour les construire. Outre l’américain Westinghouse, des entreprises russes, françaises, chinoises et sud-coréennes seraient également sur les rangs. La signature d’un accord nucléaire entre Ryad et Washington permettrait notamment aux entreprises américaines d’exporter leur technologie nucléaire vers le royaume saoudien.

Ces développements interviennent également dans un contexte de fortes tensions diplomatiques autour du programme nucléaire civil de l’Iran, voisin de l’Arabie saoudite. Selon M. Markey, « la mauvaise volonté manifestée par le royaume saoudien à s’engager (sur un accord 123) est particulièrement préoccupante à la lumière de commentaires faits par des responsables saoudiens et membres de la famille royale laissant entendre qu’un programme nucléaire pourrait servir autant des objectifs géopolitiques que la production d’électricité ». Selon plusieurs médias américains, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, devrait se rendre aux Etats-Unis début mars et pourrait y rencontrer le président Donald Trump. Cette visite n’a toutefois pas été confirmée de source américaine ou saoudienne.