La Belgique a dévoilé le nombre de djihadistes belges détenus en Irak et en Syrie

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) a enfin donné un relevé précis des djihadistes belges qui sont actuellement détenus en Syrie et en Irak, dans une réponse donnée mercredi soir au député Benoît Hellings (Ecolo) en commission de l’Intérieur.

Selon les estimations de l’Ocam, qu’il cite, deux Foreign Terrorists Fighters (FTF) belges sont en prison en Irak tandis que douze « se trouvent pour le moment en Syrie, en détention ou dans un camp de réfugiés ».

Cinq de ces douze hommes ont été arrêtés par les Forces démocratiques Syriennes (FDS), la coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. Ils ont été placés « dans un centre » sous le contrôle des FDS. « Par ailleurs », ajoute le ministre, « sept femmes accompagnées de six enfants au total ont été placés dans différents camps de réfugiés ».

Le ministre de l’Intérieur ne précise pas si des djihadistes belges sont dans les mains des forces gouvernementales syrienne ou russe.

Jan Jambon a été aussi très clair sur le fait que la Belgique n’entreprend aucune démarche pour faire revenir ces djihadistes dans le pays. « Il n‘est ni dans l’intérêt de la Belgique ni dans celui de notre sécurité nationale que ces personnes reviennent dans notre pays. L’attitude générale du gouvernement belge est de n’entreprendre aucune démarche active en vue du retour en Belgique des FTF belges ayant séjourné en Irak et en Syrie et, en principe, de ne pas apporter de soutien en cas de retour effectif », a-t-il dit.

Une exception a été faite par le Conseil national de Sécurité pour les jeunes de moins de 10 ans, c’est-à-dire ceux qui n’ont probablement pas reçu de formation. L’Etat islamique avait en effet entrepris de former idéologiquement, religieusement et militairement les enfants au sein des « Lionceaux du Califat ».

Benoît Hellings approuve la décision du gouvernement de ne pas faire revenir ces personnes qui sont « extrêmement dangereuses » et souligne qu’il y a « un réel intérêt à les contrôler sur place dans le but de collecter des renseignements et de vérifier ce qu’elles deviennent ». Il pense toutefois que certaines femmes pourraient être ramenées en Belgique « pour faire amende honorable, payer sur le plan judiciaire pour les actes commis » et « aider à réparer l’immense mal provoqué par ces Foreign Terrorists Fighters ».