Le gouvernement grec a été forcé de faire un mini-remaniement ce mercredi 28 février, après la démission de deux ministres en début de semaine.
La ministre adjointe au Travail, qui habite aux Etats-Unis et est très aisée, percevait depuis deux ans une aide au logement, jugée « injuste » en période de crise par l’opposition. Elle a quitté ses fonctions, suivie par son époux, le ministre de l’Economie. Celui-ci a été remplacé par l’actuel vice-Premier ministre Yannis Dragasakis. Parmi les six autres postes touchés par le remaniement, celui du ministre de l’Immigration : un changement attendu.
Selon la presse grecque, le ministre de l’Immigration sortant Yannis Mouzalas était hospitalisé pour surmenage depuis plusieurs jours déjà. Une source proche du Premier ministre confirme une détérioration de sa santé après deux ans et demi d’une gestion intense de la crise migratoire.
Cet ancien membre de l’organisation non gouvernementale Médecins du monde avait rejoint les équipes d’Alexis Tsipras en août 2015, alors que les réfugiés commençaient à se faire plus visibles à Athènes. C’est ensuite lui qui avait dû gérer le passage de plus d’un million de personnes dans un pays où deux ans plus tôt, il n’y avait pas encore de système d’asile digne de ce nom.
Dernièrement, les critiques sur les camps de réfugiés surpeuplés sur les îles grecques del’est de la mer Egée s’étaient faites plus nombreuses. Son départ était pressenti depuis plusieurs mois.
Comme attendu, c’est le ministre adjoint à la Défense Dimitris Vitsas qui prend donc la relève, déjà en charge des questions migratoires à son poste précédent. Il est l’homme du « consensus » selon le journal grec I Kathimerini. En novembre, ce quotidien conservateur estimait que c’était lui qui aidait à maintenir le lien au sein de la coalition, entre la gauche radicale de Syriza et les souverainistes des Grecs indépendants présidés par le ministre de la Défense Panos Kammenos.