Le Parlement grec a légalisé jeudi la production de cannabis thérapeutique et de produits pharmaceutiques dérivés, une mesure dont la Grèce attend des retombées en termes d’investissements.
Le projet de loi, qui s’inscrit dans les réformes sociétales promues par le gouvernement d’Alexis Tsipras, a été soutenu par les députés de la majorité, alliant gauche radicale et droite souverainiste, et de l’opposition de centre gauche. L’opposition conservatrice et néonazie, ainsi que le parti communiste KKE, ont voté contre.
Le rapporteur de l’opposition conservatrice, Kostas Vlasis s’est notamment ému d’une réforme susceptible selon lui de mettre le pays au rythme d’un « joint interminable ». Dans un pays où l’usage récréatif du cannabis reste prohibé, le texte soumet à de strictes conditions la culture de cette plante et la fabrication de produits pharmaceutiques en étant tirés. Cette réforme doit « ouvrir la voie à des investissements grecs et étrangers », avait récemment expliqué Yannis Tsironis, le ministre adjoint au Développement agricole.
Le chiffre d’affaires qui pourrait être généré « est estimé à entre 1,5 et deux milliards d’euros », avait-il précisé, soulignant que des entreprises grecques mais aussi israéliennes et canadiennes étaient intéressées. Le climat et l’ensoleillement grec sont considérés comme très favorables au développement de cette culture, comme en atteste d’ailleurs la fréquente découverte par la police de plantations illégales de cannabis dans la campagne grecque.
L’année dernière, le gouvernement avait autorisé, sous certaines conditions, l’importation de certains produits pharmaceutiques à base de cannabis médical, ainsi que la culture du chanvre (cannabis sativa) à des fins industrielles. Le chanvre peut être utilisé dans la construction, le textile, la papeterie, l’alimentation ou encore dans la fabrication de matériaux composites. Une dizaine des pays de l’Union européenne ont autorisé le cannabis à des fins médicales.