Nouveaux logos et dirigeants: plus de 30 partis politiques thaïlandais nouvellement créés se sont enregistrés vendredi, en vue des élections qui se tiendront début 2019, les premières depuis le coup d’Etat en 2014.
La junte militaire, qui est au pouvoir depuis bientôt quatre ans après avoir renversé le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra, n’a toujours pas fixé de date précise pour le scrutin.
Mais le chef de la junte a affirmé mardi que les élections auraient lieu « au plus tard » en février 2019, alors que l’impatience de la population face aux reports répétés du scrutin est de plus en plus visible.
« Jusqu’à présent, 38 noms de partis politiques ont été soumis à la Commission électorale », a affirmé un responsable de cette commission à l’AFP vendredi matin pour la première journée dédiée à l’enregistrement des nouveaux partis.
Parti démocratique du Siam, parti pour l’unité de la Thaïlande… la plupart des nouveaux entrants sont des novices en politique venus du milieu des affaires, du milieu universitaire, mais aussi plusieurs partis créés par des agriculteurs du nord et du sud du pays et même une star de youtube.
Les partis ont jusqu’à la fin du mois de mars pour s’enregistrer et la commission dispose de 30 jours pour approuver ou non les candidatures.
La vie politique thaïlandaise est dominée depuis près de 20 ans par le Puea Thai qui a remporté toutes les élections nationales depuis 2001 mais est aujourd’hui affaibli par l’exil de ses principaux chefs – Yingluck et Thaksin Shinawatra, pour échapper à des poursuites qu’ils jugent politiques.
Depuis leur arrivée aux manettes, les militaires craignent un retour au pouvoir de la famille Shinawatra, leur bête noire.
D’où, selon les analystes, le peu d’entrain des militaires à organiser un scrutin. Après le coup d’Etat de 2006, les Shinawatra étaient en effet revenus au pouvoir dès les premières élections organisées.
Les militaires ont donc cette fois-ci davantage préparé le terrain: la nouvelle Constitution leur assure maintenant un verrouillage institutionnel (le Sénat, où plusieurs sièges sont réservés aux militaires, sera entièrement nommé et aura un contrôle sur le Parlement).
La Constitution contient également une disposition qui permettrait au Parlement d’installer un Premier ministre non-élu, un scénario qui intéresserait, selon les analystes, le chef de la junte Chan-O-Cha.