Italie : les différents scénarios après les législatives

Les Italiens votent dimanche pour élire leurs députés et sénateurs avec un paysage politique morcelé et un système électoral complexe qui laissent envisager plusieurs scénarios possibles, selon les experts.

« Il est peu probable que l’un de ces trois prétendants puisse arriver à la majorité absolue, mais il y en a un, un seulement, qui pourrait y arriver. C’est la droite », a récemment déclaré Roberto D’Alimonte, directeur du département sciences politiques de l’université Luiss de Rome.

La coalition rassemble quatre partis, dont Forza Italia (FI, centre droit) de Silvio Berlusconi et la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, qui sont également engagées dans une compétition interne.

Si FI reste devant, M. Berlusconi interdit de toute fonction publique jusqu’en 2019 après une condamnation pour fraude fiscale, a déclaré souhaiter voir Antonio Tajani, actuel président du parlement européen, diriger le gouvernement.

Si la Ligue l’emporte, M. Salvini sera chef du gouvernement… à condition que M. Berlusconi tienne sa parole et se range bien derrière lui.

Bruxelles mise déjà sur une sorte de +grande alliance+ à l’allemande entre FI et le Parti démocrate (PD, centre gauche).

En pleine campagne électorale, ni M. Berlusconi ni Matteo Renzi, le chef du PD, ne se sont permis d’évoquer ce scénario, qui s’est déjà produit après les dernières législatives en 2013.

Et selon le site Votewatch Europe, les élus de FI au Parlement européen ont voté dans 74% des cas comme ceux du PD, mais seulement dans 36% des cas comme ceux de la Ligue.

Mais rien ne garantit que le PD, FI et leurs alliés europhiles, éventuellement renforcés par quelques transfuges de la Ligue qui goûtent peu son récent virage souverainiste, obtiennent assez d’élus pour s’assurer la majorité dans les deux chambres.

Une autre coalition hypothétique, démentie par les intéressés avec encore plus de vigueur, pourrait à l’opposé réunir les « eurosceptiques », la Ligue et le Mouvenemt 5 étoiles (populistes). Mais cette alliance n’est pas non plus assurée d’avoir assez d’élus et risque de rencontrer de fortes oppositions au sein des deux partis.