La percée populiste dimanche en Italie et le possible retour des anti-migrants au pouvoir pourrait mettre à mal la volonté franco-allemande de réformer l’Union européenne, tout juste relancée par la conclusion d’un accord de gouvernement à Berlin, selon les analystes.
Matteo Salvini sur la place Rouge à Moscou
Quelques heures à peine après le feu vert, dimanche matin, des membres du Parti social-démocrate (SPD) allemand pour une nouvelle coalition gouvernementale avec les conservateurs d’Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron saluait « une bonne nouvelle pour l’Europe ».
Mais dans la soirée, les forces anti-système, eurosceptiques et d’extrême droite effectuaient une percée historique en Italie: le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) est devenu le premier parti du pays avec 32% des voix, tandis que la coalition formée par le Forza Italia (FI, droite) de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) obtiendrait elle 37 %.
L’absence probable de majorité pour la coalition de droite/extrême droite comme pour le M5S va contraindre les leaders politiques italiens à des tractations qui s’annoncent longues et complexes, plongeant l’UE dans l’expectative.
« Nous avons confiance » dans la capacité de l’Italie « à former un gouvernement stable », s’est limité à commenter lundi le porte-parole de la Commission européenne.
« Soit on aura un gouvernement très à droite qui bloque, soit un gouvernement faible qui du coup ne pèse pas. Mais dans les deux cas, l’Italie ne sera pas dans le train de l’Europe », prédit Sébastien Maillard, directeur de l’institut Jacques Delor