Les émissions d’oxyde d’azote, produites notamment par les véhicules diesel, ont provoqué quelque 6.000 décès prématurés en raison de maladies cardiovasculaires en Allemagne en 2014, affirme une étude d’experts publiée jeudi.
« Nous devons faire tout notre possible pour garder notre air propre et sain », déclare Maria Krautzberger, responsable de cette étude réalisée par l’Office fédéral de l’Environnement allemand, et qui repose sur de nombreuses statistiques scientifiques et épidémiologiques.
8% des cas de diabète imputables aux rejets de NO2. Outre ces décès, les émissions d’oxyde d’azote sont également responsables de l’augmentation de maladies comme le diabète, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies pulmonaires chroniques ou encore l’asthme. Ainsi, 8% des cas de diabète, soit 437.000 personnes et 14% des cas d’asthme (439.000 personnes) sont imputables en Allemagne aux rejets d’oxyde d’azote (NO2).
Interdire les véhicules diesel dans les villes serait « un bon moyen ». Pointées du doigt par l’étude, les grandes villes où la circulation est dense devraient être les premières à agir. « Une cause importante des décès dus aux rejets d’oxydes d’azote nocifs dans l’air sont clairement les voitures diesel », explique Maria Krautzberger, citée dans un communiqué. Le trafic routier est ainsi responsable à 60% de ces émissions, dont 72% les diesels, selon l’étude.
Les interdictions de circulation des vieux diesels dans les villes peuvent alors constituer un bon moyen pour y remédier, avance Maria Krautzberger. Fin février, la justice allemande avait justement ouvert cette possibilité. Quelque 70 villes allemandes présentaient encore en 2017 des taux de dioxyde d’azote supérieurs au seuil annuel moyen de 40 microgrammes par mètre cube édicté par l’Union européenne, d’après l’Office fédéral de l’environnement. Munich, Stuttgart et Cologne sont les plus villes les plus touchées.
L’Inde, la Chine et l’Union européenne parmi zones les plus touchées. Une précédente étude parue en mai 2017 dans la revue Nature avait déjà conclu que les émissions de NO2 produites par les véhicules au diesel au-delà des limites affichées par les constructeurs avaient provoqué 38.000 morts prématurées dans le monde en 2015. Environ 80% de ces décès ont eu lieu dans trois régions: l’Union européenne (UE), la Chine et l’Inde, écrivaient les chercheurs. Selon eux, si les pouvoirs publics ne réagissent pas, le nombre de morts prématurées dues aux émissions de NOx par les véhicules fonctionnant au diesel pourrait atteindre 183.600 par an en 2040. L’OMS a classé le diesel comme cancérogène certain et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables.