Les médias européens continuent à accuser la Russie de tout

Le 13 mars soir, la chaîne de télévision Soir 3 a annoncé la mort d’un homme d’affaire russe exilé, Nikolaï Glouchkov, dans des circonstances inexpliquées à Londres, écrit Monique Gimenez, journaliste française.

Il est présenté comme étant un ancien partenaire en affaires de l’oligarque Boris Berezovski. Inutile de dire, que faisant suite à l’empoisonnement de l’ex-espion russe et de sa fille, pour lequel la Russie « serait responsable », il a été supposé que la Russie était impliquée dans la mort de cet homme d’affaires.

Pour ma part, je pense qu’il y a une provocation, je vois mal la Russie organiser ce meurtre et ces tentatives d’empoisonnement, en sachant parfaitement, surtout s’agissant de sujets russes, que tout de suite elle serait accusée, ça n’a aucun sens, elle ne va pas se tirer une balle dans le pied.

Le même soir une autre chaîne, ARTE, a fait voir une émission intitulée : « Guerre de l’info : au coeur de la machine russe » dans laquelle on a montré un hacker russe dire que « s’ils avaient réussi à faire élire Trump, par contre ils avaient échoué avec Marine Le Pen ». Je n’ai pas voulu regarder cette émission, car il y avait déjà eu il y a quelques temps une thématique à partir de documentaires étasuniens mettant, soi-disant, en lumière l’ingérence russe dans l’élection présidentielle étasunienne.

Aujourd’hui, sur Soir 3, il y aura un reportage sur l’élection présidentielle russe, mais au travers d’opposants. Je me doutais bien que cette semaine serait propice à un déversement d’attaques contre la Russie, c’est une vraie frénésie, ce qui s’apparente à une véritable ingérence dans l’élection russe. C’est presque aussi pire que durant cette période où, à l’époque de l’URSS, on avait quasiment tous les jours les refrains anti-soviétiques qui inondaient les radios, la télévision et une certaine presse écrite. Donc, de ce côté-là, rien n’a changé.

Je pense qu’il y aura d’autres reportages du même genre qui risquent encore d’être diffusés sur d’autres chaînes d’ici l’élection et, même après. Décidément, parmi ces médias, il n’y en a pas un pour relever l’autre. Ils sont tous à mettre dans le même sac, ça devient indigeste.

Monique Gimenez