Nouvelle-Zélande: enquête sur des accusations d’empoisonnement d’un ex-espion russe

La police néo-zélandaise a annoncé jeudi qu’elle enquêtait sur les accusations d’un ancien agent double russe qui affirme qu’un inconnu a tenté de l’empoisonner dans une rue d’Auckland en 2006.

Boris Karpitchkov a raconté l’incident à la télévision britannique cette semaine à la suite de l’empoisonnement d’un ex-espion, Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, victimes d’une attaque avec un agent innervant militaire de fabrication russe à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Cet empoisonnement a provoqué une crise diplomatique entre Londres et Moscou.

A l’époque, M. Karpitchkov tentait de garder un profil bas en Nouvelle-Zélande. Il avait fait défection en Grande-Bretagne après une brouille avec ses supérieurs à Moscou.

Il a expliqué qu’il avait remarqué qu’il était suivi sur Queen Street, un grand axe d’Auckland, puis qu’il avait été approché par un clochard.

« Ensuite, j’ai senti qu’une sorte de poussière m’avait été projetée au visage. Et (le clochard) s’est tout simplement éloigné à pied », a-t-il dit sur Good Morning Britain.

L’ancien espion a dit que sa tête avait rapidement commencé à tourner et que le soir même, il avait développé une éruption cutanée. Il a déclaré avoir ensuite subi des problèmes de santé, perdant 30 kilogrammes dans les deux mois qui avaient suivi.

La police néo-zélandaise a annoncé avoir ouvert une enquête sur M. Karpitchkov, qui avait joué les services de renseignement russe et lituanien l’un contre l’autre avant de s’enfuir en Grande-Bretagne à la fin des années 1990.

« La police est au courant que M. Karpitchkov se trouvait en Nouvelle-Zélande entre juin 2006 et octobre 2007. Nous examinons nos archives pour évaluer les informations que nous pouvons détenir sur M. Karpitchkov. Compte-tenu du caractère ancien du dossier, il est vraisemblable qu’il nous faudra du temps pour réaliser cette évaluation ».

L’ancien espion a également affirmé avoir été averti avant l’attaque contre Sergueï Skripal qu’ils se trouvaient tous deux sur une liste noire de huit hommes à abattre dressée par les services secrets russes.

La Première ministre britannique Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie après avoir déclaré Moscou « coupable » de l’empoisonnement de l’ex-espion russe sur son sol.