Un diplomate français : Le pire reste à venir dans la Ghouta orientale

Le Représentant permanent de la France auprès des Nations unies (ONU), l’ambassadeur François Delattre, a averti, vendredi, que la Ghouta orientale se transformerait en « un cimetière à ciel ouvert ».

C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur français aux journalistes, peu de temps avant son entrée dans la salle du Conseil de sécurité pour participer à une session ouverte sur la Syrie.

Pour le diplomate français, « le pire reste à venir dans la Ghouta orientale« . « Celle-ci sera transformée en un cimetière à ciel ouvert », a-t-il estimé.

Selon lui, l’objectif majeur de la tenue d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, consiste à la mise en œuvre globale et immédiate de la résolution 2401, qui réclame une trêve humanitaire de 30 jours et une cessation des hostilités dans l’ensemble du pays.

A cet égard, Delattre a estimé qu’il faudrait appuyer les efforts consentis par, Staffan de Mistura, envoyé de l’ONU en Syrie. (…). A ses yeux, on ne saurait, en effet, parvenir à une solution unique de la Crise syrienne que par l’intermédiaire de l’ONU.

« Nous sommes, ici, pour examiner des moyens d’application globale et immédiate de la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Cependant, nous saluons toute pression pouvant s’exercer sur le Régime syrien », a déclaré Delattre en réponse à une question sur la possibilité d’adopter une nouvelle résolution pour faire cesser les hostilités en Syrie.

Pour sa part, Jonathan Allen, Représentant permanent par intérim du Royaume-Uni auprès de l’ONU, a déclaré aux journalises que « la tenue de la session du Conseil de sécurité vise à exercer des pressions sur le Régime syrien et la Russie pour arrêter les hostilités qui se déroulent, à l’heure actuelle ».

« Nous allons recueillir, aujourd’hui, le point de vue de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, au sujet de ce qui se passe », a-t-il ajouté.

Les forces du Régime syrien bombardent intensément la Ghouta orientale, dernier grand bastion de l’opposition syrienne à proximité de Damas, bien que cette dernière soit parmi les zones de désescalade déterminées dans le cadre des pourparlers d’Astana et en dépit de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et de la trêve ordonnée par Moscou.

Appuyé par des troupes russes, le Régime n’y a épargné ni les hôpitaux, ni les centres de la défense civile, affichant sa volonté d’en finir une fois pour toutes avec l’opposition dans la Ghouta orientale, ne se souciant que peu du sort des 400 mille civils qui y vivent assiégées, dans des conditions extrêmes, depuis plus de cinq ans.

La Syrie est enfermée dans une guerre civile dévastatrice depuis mars 2011. Le Régime d’al-Assad avait alors réprimé des manifestations pro-démocratiques avec une férocité inattendue, entraînant le pays dans chaos.

Alors que les responsables de l’ONU affirment que des centaines de milliers de personnes ont été tuées dans le conflit, le Régime syrien affirme que le nombre de morts est plus proche de 10 mille.