Les forces turques n’ont pas l’intention de rester dans la ville d’Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, dont elles ont délogé hier une milice kurde, a affirmé aujourd’hui le porte-parole du gouvernement turc.
« Ce que nous disons est très clair. Nous ne sommes pas là-bas pour rester, et absolument pas pour occuper », a déclaré le vice-Premier ministre Bekir Bozdag, sans toutefois avancer de calendrier pour le retrait des forces qui y sont déployées et ont hissé le drapeau turc.
« Afrine est maintenant sous contrôle, mais la Turquie a encore du pain sur la planche à Afrine. Nous avons beaucoup de choses à faire », a toutefois prévenu M. Bozdag, ajoutant qu’Ankara comptait rendre la ville à ses « vrais propriétaires », sans autre précision. Des militaires turcs et leurs supplétifs syriens ont pris hier la ville d’Afrine, deux mois après le lancement de l’offensive d’Ankara contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Si Ankara considère les YPG comme une organisation « terroriste », Washington considère ses membres comme une force efficace pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). La progression des forces turques et de leurs alliés syriens vers Afrine avait provoqué un exode des habitants. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 250.000 civils ont quitté la ville dans les jours qui ont précédé l’entrée des combattants d’Ankara.
Le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois affirmé qu’après Afrine, les forces turques marcheraient en direction de Minbej, ville située à une centaine de km à l’est qui est tenue par les YPG, mais où des soldats américains sont aussi déployés. Les dirigeants turcs répètent que l’un de leurs objectifs est de « stabiliser » cette région du nord-ouest de la Syrie pour permettre à des Syriens réfugiés en Turquie de rentrer dans leur pays.