La présidente du FN Marine Le Pen a mis en doute ce matin la « neutralité » du juge d’instruction qui enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle en 2007 de Nicolas Sarkozy, actuellement en garde à vue.
Le juge Serge Tournaire, qui conduit cette enquête aux multiples ramifications, « est engagé, comme d’autres juges d’instruction qui sont saisis d’affaires qui touchent à des politiques, dans un soutien au syndicat de la magistrature. Et (…) ceci pose un vrai problème de fond, sur le soupçon d’absence de neutralité de la part de ces magistrats », a déclaré sur Radio Classique la dirigeante frontiste.
« La justice dans cette affaire, parce qu’il s’agit d’un ancien président de la République, mais aussi parce que les conséquences pourraient être très lourdes, doit faire son travail de manière très sérieuse, et avec la neutralité qu’on devrait toujours exiger de la part d’une instruction », a expliqué la finaliste de la présidentielle en mai. Cette affaire « ne touche pas seulement le financement d’une campagne électorale. Elle touche à la mise en oeuvre d’une guerre, à l’élimination d’un chef d’Etat, à la déstabilisation profonde d’un pays, et sa conséquence qui a été une vague migratoire massive sur l’Europe », a fait valoir Mme Le Pen.
« Si les faits étaient avérés, les conséquences iraient beaucoup plus loin qu’un simple financement déloyal d’une campagne présidentielle », a souligné la députée du Pas-de-Calais. « On a le sentiment qu’il n’y a pas une campagne présidentielle qui s’est déroulée dans des conditions de loyauté », a ajouté Marine Le Pen, dont plusieurs proches ont été mis en examen en 2015 pour « financement illégal » de campagne électorale en 2012.