Les Etats-Unis semblent vouloir faire la guerre contre la Russie avec les armes des Européens

James Mattis, secrétaire de la défense des Etats-Unis, a dit qu’il y avait des domaines où il pouvait y avoir une coopération avec la Russie, et regrette que la Russie les considère comme des concurrents stratégiques.

Or, comment en serait-il autrement ? Lorsque les USA imposent des sanctions économiques à la Russie, qu’ils font pression sur l’UE pour appliquer également des sanctions, qui ont plus un effet négatif sur l’économie européenne suite aux contre-sanctions russes, que sur l’économie étasunienne qui n’a pas un niveau d’échanges très élevé avec la Russie et, donc, qui pâtit moins ou pas du tout des contre-sanctions russes.

De même lorsque les USA font pression sur la Turquie pour qu’elle n’achète pas les S-400 pour sa défense aérienne, du fait que l’Otan n’a pas voulu lui livrer les systèmes qu’elle avait demandés. Également, dans le conflit syrien où les deux parties n’ont pas la même approche du problème syrien, entre cette coalition qui combat à peine ou pas du tout le jihadisme, on peut le voir avec certains groupes syriens qu’ils financent et arment, à l’inverse de la Russie qui fait tout pour anéantir ces groupuscules en les pilonnant sans cesse et en coupant leur approvisionnement en pétrole ce qui leur assurait une mane financière en le revendant.

Je ne reparlerai pas de la tentative d’empoisonnement de l’ex-agent double et de sa fille, qui a rassemblé tout le camp occidental derrière la Grande Bretagne, sans que rien n’ait été prouvé. Comme l’a très bien dit l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, la présomption d’innocence a fait place à la présomption d’accusation. D’ailleurs, à ce propos, j’ai appris que l’ambassadrice de Grande Bretagne ne participerait pas à la réunion au Ministère des Affaires Étrangères à Moscou portant sur cette affaire. Je pense que la Grande Bretagne est bien génée pour justifier ces accusations, notamment le fait qu’elle refuse de communiquer le moindre échantillon aux russes pour leur permettre d’en faire l’analyse. S’ils ne veulent pas, c’est qu’ils ont quelque chose à cacher, sinon ils collaboreraient sans problèmes. Pour James Mattis, le dialogue avec la Russie implique aussi la défense de la « démocratie » étasunienne et des pays de l’Otan.

A LIRE : Stoltenberg comme porte-parole de l’hypocrisie de l’OTAN

Lorsque l’on apprend des choses pareilles, on ne peut pas s’empêcher de faire un parallèle avec ce que disait Stoltenberg, il y a quelques temps de ça, qui prônait le dialogue avec la Russie et, qui, en même temps considérait que la Russie était agressive alors que l’Otan qui, comme chacun sait, est une organisation « défensive », ce qui ne l’empêche pas de s’étendre aux frontières avec la Russie, chacun appréciera son rôle « défensif ».

Donc, pour moi, ces deux discours sont de la même veine, tous les deux ont le même objectif : mener une guerre contre la Russie par pays interposés, au Moyen-Orient, au travers de la Syrie et en Europe, au travers de l’Ukraine. S’opposer frontalement à la Russie, reviendrait à provoquer un cataclysme nucléaire dont personne ne sortirait vainqueur comme l’a dit Poutine.

Monique Gimenez, exclusivement pour le Front de l’information