Affaire Skripal : l’ambassadeur de Russie écrit au policier empoisonné

L’ambassadeur russe en Grande-Bretagne a écrit hier une lettre au policier contaminé par l’agent neurotoxique utilisé contre l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, le remerciant pour son courage et réitérant l’innocence de la Russie dans cette affaire.


 

Dans cette lettre publiée sur le compte Twitter de l’ambassade de Russie au Royaume-Uni, le diplomate, Alexandre Iakovenko, souhaite « le prompt rétablissement » du policier Nick Bailey, qui a quitté jeudi l’hôpital après deux semaines de soins, et celui de Sergueï Skripal et de sa fille.

« Je voudrais vous exprimer ma sincère gratitude pour le courage dont vous avez fait preuve quand vous avez réagi à l’assaut contre les deux citoyens russes », écrit l’ambassadeur. Nick Bailey avait été intoxiqué en portant secours à Sergueï Skripal et à sa fille. « Soyez assuré que la Russie n’est en rien responsable de ce regrettable événement et qu’elle est prête à coopérer avec les autorités britanniques », ajoute M. Iakovenko.

Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été victimes d’une attaque à l’agent neurotoxique le 4 mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ils restent hospitalisés dans un état « critique mais stable ». La Première ministre britannique Theresa May a accusé la Russie d’être à l’origine de cette « tentative d’assassinat ».

Elle a obtenu lors d’un sommet européen à Bruxelles le soutien des autres pays de l’UE, dont plusieurs ont annoncé qu’ils prendraient dans les prochains jours des mesures contre la Russie, comme des expulsions de diplomates.

La Russie a tourné en ridicule les accusations de Londres et a laissé entendre que le site de Porton Down, un laboratoire à la pointe de la recherche sur les armes chimiques situé à quelques kilomètres de Salisbury, pourrait être l’origine de cette attaque.

Gary Aitkenhead, le directeur général de cet établissement, a affirmé vendredi qu’il n’y avait « aucune possibilité » qu’un agent neurotoxique ait pu sortir du site.

« C’est très frustrant d’entendre cela, parce que tout le monde ici sait que ce n’est pas vrai », a-t-il déclaré sur la BBC, affirmant que l’établissement applique « les plus hauts niveaux de contrôle ». « C’est une coïncidence que le laboratoire » ne soit pas loin, a-t-il ajouté, faisant référence au fait qu’une quinzaine de kilomètres seulement séparent Porton Down de Salisbury.