Monique Gimenez : jusqu’à quand les Etats européens se seront rangés derrière les USA ?

Lors d’une conférence de presse après une réunion de deux jours des leaders de l’UE, Jean-Claude Junker qui, tout en exprimant la condamnation unanime des dirigeants européens, sur la tentative d’empoisonnement de Salisbury, préconise le développement de meilleures relations avec la Russie.

Or, vu la russophobie ambiante dans laquelle s’est vautrée l’UE sous pressions étasuniennes et anglaises, qui consiste à accuser la Russie de tous les maux, je ne vois pas comment ces relations pourraient s’améliorer dans ces conditions.

Ce qui est curieux, c’est qu’après l’OTAN, les USA et maintenant l’UE, tout le monde, apparemment, parle de dialoguer ou de développer de meilleures relations avec la Russie, et au lieu d’appliquer ces beaux principes, on assiste à des attaques sans précédent contre la Russie et, en particulier, contre Poutine. Ça manque de cohérence, car si c’était le cas, ils auraient dénoncé les propos dégoûtants de Boris Johnson, ce qui n’a pas été le cas, ils n’auraient pas rappelé l’ambassadeur de l’UE qui était en poste à Moscou, donc je n’y crois pas.

Comment peut-on faire confiance en des dirigeants qui ont vite fait de se ranger derrière les anglais, sans même attendre que les circonstances de cette tentative d’empoisonnement ne soient éclaircies.

Je ne fais pas confiance dans l’OIAC qui n’est pas neutre, rien qu’à voir son comportement en Syrie dans l’affaire de l’utilisation d’armes chimiques imputées à Assad, ça serait étonnant qu’elle remette en cause les anglais en révélant que ce sont eux qui, peut-être, ont cherché à tuer cet ex-agent double et sa fille, cette agence fera plutôt retomber cette tentative sur la Russie. Saura-t-on un jour la vérité ?

D’après les informations que j’ai pu avoir, il a été révélé que ce gaz était produit dans un laboratoire en Azerbaïdjan et, suite à la chute de l’URSS, les étasuniens auraient démantelé ce laboratoire et, si c’était le cas, auraient pu récupérer certains échantillons. Donc, on pourrait se poser quelques questions. Je ne croirai à cette volonté de rétablir de meilleures relations avec la Russie, que lorsque les dirigeants européens arrêteront de se ranger derrière les USA, et d’arrêter de faire du bashing vis à vis de la Russie ou de Poutine. Je pense que la Russie ne sera pas prête à faire de nouveau confiance dans ces dirigeants qui n’arrêtent pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Qu’ils commencent déjà par la restauration totale des droits de la délégation russe dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), à savoir le droit de vote. Ça sera déjà un début.

Monique Gimenez