Outre les représentants diplomatiques qui étaient présents aux JO de 1936 à Berlin dans le cadre de leurs fonctions, plusieurs membres de l’establishment britannique s’y étaient rendus de leur plein gré,
a fait savoir ce jeudi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Ces lords, «que faisaient-ils chez Hitler ?», a-t-elle demandé à Boris Johnson.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson ayant récemment estimé qu’il était «juste» de comparer la Coupe du Monde 2018 en Russie aux Jeux olympiques d’été 1936 de Berlin sous le troisième Reich, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait promis de lui réserver une surprise. Elle a tenu sa promesse ce jeudi lors de son point presse hebdomadaire et a présenté la liste des fonctionnaires britanniques qui avaient assisté aux Jeux olympiques en question et avaient donc entretenu des contacts avec les officiels du régime nazi.
«Nous avons réussi à retrouver une brochure intitulée « Les invités d’honneur des XIèmes Jeux olympiques ». Je l’ai dans les mains. […] Alors, qui représentait le Royaume-Uni aux JO de 1936?», s’est-elle interrogée avant d’énumérer huit noms.
Pour être plus précis, il s’agit de ceux de Lord Portal of Laverstoke et du capitaine Evan Hunter, respectivement président et secrétaire du Comité national olympique du Royaume-Uni.
Viennent ensuite des représentants du Royaume-Uni au Comité international olympique, Lord Aberdare, Lord David George Burghley, marquis d’Exeter, et Sir Noel Curtis-Bennet.
Et pour conclure, les représentants britanniques auprès des organisations sportives internationales qui étaient également présents à Berlin, à savoir William Jones, secrétaire général de la Fédération internationale de basketball, Sir William Burton, président de la Fédération internationale de voile et le major Heckstall Smith, secrétaire de cette dernière.
«Cela ne signifie qu’une seule chose: les personnes citées participaient aux manifestations officielles liées aux Jeux olympiques. Elles étaient sur le stade, elles étaient présentes lors de la cérémonie d’ouverture. Elles avaient entretenu à Berlin des contacts actifs avec les officiels allemands», a résumé Mme Zakharova.
Et de pointer que contrairement aux représentants du corps diplomatique accrédités à l’époque en Allemagne et présents aux événements sportifs dans le cadre de leurs fonctions qu’ils se devaient de remplir, «les membres de l’establishment britannique étaient venus en Allemagne de leur plein gré».
«Je tiens à souligner: à Berlin, chez Hitler, en 1936, ils sont venus en tant que représentants de l’establishment britannique, comme membres de la chambre des Lords, des aristocrates. Je veux rappeler qu’en 1936 l’Allemagne était encore empoisonnée par l’idéologie que nous connaisson », a lancé la porte-parole, avant de rappeler que le système des camps de concentration existait déjà et que les lois raciales de Nuremberg étaient appliquées à ceux qui s’opposaient au régime nazi, aux éléments considérés par lui comme asociaux, etc.
Pour des raisons politiques et idéologiques, l’URSS n’a pas participé aux Jeux olympiques jusqu’en 1952. L’une d’entre elles était le refus du Comité international olympiqued’avoir des contacts directs avec l’Union soviétique, de ce même Comité international olympique qui avait «hautement apprécié le niveau d’organisation des JO à Berlin», a expliqué Mme Zakharova.
«Monsieur Boris Johnson, ne trouvez-vous pas honteuse ou […] nauséeuse la participation d’un nombre si important de fonctionnaires britanniques lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 1936 ? Toutes ces personnalités honorables britanniques, ces lords, que faisaient-ils chez Hitler ? Expliquez-le à vos citoyens», a-t-elle conclu.
Pour rappel, le 14 mars 2018, la Première ministre britannique Theresa May a déclaré qu’aucun haut fonctionnaire ou membre de la famille royale britannique ne se rendrait en Russie cet été pour la Coupe du Monde 2018.