Un jihadiste malien accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre a été remis par les autorités maliennes à la Cour pénale internationale (CPI), samedi 30 mars.
Il devra répondre d’atrocités commises à Tombouctou en 2012 et 2013. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est notamment accusé d’avoir participé à la destruction de mausolées et d’être responsable de viols et d’esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés.
Des accusations de torture pèsent également contre le jihadiste, âgé de 40 ans, qui aurait été membre d’Ansar Dine – mouvement touareg associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – et commissaire de la police islamique à Tombouctou. « Les charges qui pèsent contre lui sont représentatives de la criminalité et des persécutions subies par la population », ajoute Fatou Bensouda, procureur de la CPI, dans un communiqué.
La date de l’apparition d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud devant les juges de la CPI n’a pas encore été communiquée. Le jour venu, il deviendra le deuxième jihadiste islamique à être jugée par la cour internationale. En 2016, un premier jihadiste malien, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, avait ainsi été condamné à neuf ans de prison pour avoir pris part à la destruction des mausolées protégés à Tombouctou en 2012.
Cette nouvelle arrestation envoit « un message fort à tous ceux qui, où qu’ils se trouvent, commettent des crimes qui heurtent la conscience humaine », estime Fatou Bensouda. « J’espère qu’elle signifie au Mali notre détermination et notre résolution à agir comme il se doit et à faire tout ce que nous pouvons pour répondre aux souffrances indicibles infligées à la population malienne. »