Le prix Nobel de Littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio se dit, dimanche dans Le Journal du dimanche, « scandalisé » par les mauvais traitements infligés en France aux migrants, appelant le président français Emmanuel Macron a tenir « davantage » compte des défavorisés.
« Je reste scandalisé par la manière dont sont appliquées les directives du ministre de l’Intérieur » Gérard Collomb, déclare l’écrivain français au Journal du Dimanche. « Il préconise de la fermeté mais, sur le terrain, on est au-delà de la fermeté », ajoute-t-il. « On continue à infliger de mauvais traitements à des gens sans défense ».
« Fermer ou ouvrir les frontières reste une question, mais une fois que les gens sont en France, il est inacceptable de mal les traiter », ajoute-t-il.
Le prix Nobel de Littérature avait dénoncé, en janvier, dans une tribune publiée par l’hebdomadaire L’Obs « le tri » fait entre les migrants qui fuient leur pays pour des raisons politiques et ceux qui fuient la misère, y voyant « un déni d’humanité insupportable ».
Une politique migratoire également dénoncée par d’autres intellectuels français et des associations. Emmanuel Macron avait alors déclaré qu’il fallait « se garder des faux bons sentiments ».
J’ai l’habitude d’être renvoyé à la naïveté car je suis traité de naïf depuis l’enfance », explique-t-il. « Je ne suis pas naïf. Je vois simplement les choses différemment. Je préfère les artistes aux politiques. Mais je ne fuis pas la polémique et je tiens bon. Mon passé familial, mes origines bretonnes et mauriciennes, m’incitent à privilégier le partage. Donc, s’il le faut, je réécrirai une tribune contre les mauvais traitements infligés aux migrants,
prévient l’écrivain.
« Je ne suis pas un opposant à Emmanuel Macron (…) Je voulais exprimer mon opinion sur la question des migrants, sans être un porte-parole », explique l’écrivain au JDD.
« Je suis reconnaissant à Emmanuel Macron de nous avoir débarrassés, à la présidentielle, de Marine Le Pen, mais il devrait davantage tenir compte des défavorisés », ajoute-t-il. « Améliorez-vous, monsieur Macron ! ».