Après la trêve de Pâques la politique italienne se remet en marche

À un mois des élections en Italie, le chef de l’État Sergio Mattarella entame ce matin ses consultations en vue de la formation du prochain gouvernent dans l’espoir de trouver une solution au rébus politique posé par l’absence de majorité claire au Parlement, à l’issue des législatives.

En Italie, qui est une République parlementaire, le chef de l’État est élu par le Parlement. Il n’a pas de pouvoir de gouvernement mais il est investi de fonctions spécifiques et uniques. Il est le garant suprême de la Constitution et de l’unité de l’Italie. Et c’est à lui que revient la tâche de nommer le chef du gouvernement et les ministres, tout comme celle de dissoudre le Parlement .

Dans un premier temps – celui des consultations qui débuteront ce mercredi matin au palais du Quirinal, siège de la présidence de la République situé sur une des sept collines de Rome,- il va surtout sonder le possible et l’impossible…

Sergio Mattarella va d’abord s’entretenir avec la présidente du Sénat, Maria Elisabetta Casellati, engagée dans Forza Italia depuis 1994, et le président de la Chambre des députés, Roberto Fico, militant de la première heure du Mouvement 5 Etoiles (M5E).

Il consultera ensuite l’unique chef de l’État émérite encore en vie, Giorgio Napolitano. Voilà pour le programme pour la matinée. Ce mercredi après-midi et dans la journée de jeudi, il rencontrera – par ordre croissant en termes de résultats électoraux – les délégations des partis, du groupe pour les Autonomies au M5E, premier parti du pays, en passant les petites forces de gauche et de droite et le Parti démocrate, grand perdant des élections mais troisième force politique du pays.

La délégation de Forza Italia sera conduite par Silvio Berlusconi. Celle de la Ligue par Matteo Salvini et celle des 5 Etoiles par Luigi Di Maio

Sergio Mattarella va prendre un peu temps pour tirer les conclusions de ses entretiens. Mais il devrait annoncer qu’un deuxième tour de consultations sera nécessaire. En effet, le chef politique du M5E a encore déclaré, mardi soir, qu’il était toujours partant pour négocier avec la Ligue, et éventuellement avec le Parti démocrate, mais pas avec Forza Italia. Tandis que Matteo Salvini a rétorqué qu’il entend poursuivre les discussions avec les 5 Etoiles, que Forza Italia n’a pas à être exclu et que lui dit « non » à d’éventuelles négociations avec le Parti démocrate. Parti qui, grand perdant de ces élections mais troisième force du pays, officiellement, se range du coté de l’opposition, et reste, pour le moment, sous sa tente.

Pour sortir de l’impasse politique, le rôle de médiateur du chef de l’État – qui exigera des propositions concrètes en termes de programme gouvernemental – sera donc déterminant.