Moscou veut une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi sur l’affaire Skripal

La Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi à 19H00 GMT sur l’affaire Skripal, a annoncé mercredi l’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia.

A la demande de notre gouvernement, nous vous demandons de convoquer demain à 15H00 (locales) une réunion publique du Conseil de sécurité sur la lettre de la Première ministre britannique Theresa May

mettant en cause la Russie dans l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre), a déclaré l’ambassadeur russe.

Le diplomate n’a pas donné d’autres détails sur les raisons qui ont poussé la Russie à demander cette réunion spécifique du Conseil de sécurité sur l’affaire Skripal. Il a juste indiqué qu’une lettre serait envoyée au Conseil dans les heures à venir pour préciser la position russe.

Le 14 mars, à l’initiative du Royaume Uni, le Conseil de sécurité avait tenu une réunion d’urgence sur ce dossier au cours de laquelle les Etats-Unis avaient jugé « responsable » Moscou de l’empoisonnement de l’ex-espion.

Quelques jours après l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de Ioulia, Theresa May avait mis en cause Moscou, estimant qu’il s’agissait de « la seule explication plausible ».

La Russie, qui clame son innocence depuis le début, s’estime renforcée par les déclarations du laboratoire britannique ayant analysé la substance utilisée contre l’ex-espion. Ce dernier l’a identifié comme étant du Novitchok, un agent innervant de type militaire dont l’origine serait un laboratoire soviétique, mais a reconnu ne pas avoir de preuve qu’elle provenait de Russie.

L’affaire a provoqué une vaste crise diplomatique entre les Occidentaux et la Russie, avec des expulsions de diplomates de part et d’autre.

Sergueï Skripal est un ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe qui avait été condamné en 2006 pour « haute trahison », accusé d’avoir vendu des informations aux Britanniques. Il avait bénéficié en 2010 d’un échange d’espions organisé entre Moscou, Londres et Washington, et s’était installé en Angleterre.