L’absurdité de l’affaire Skripal a rappelé au représentant permanent russe auprès de l’Onu le procès d’un des personnages dans le conte de Lewis Carroll «Alice au pays des merveilles».
Le diplomate s’est même permis de citer cette œuvre lors de la réunion du Conseil de sécurité, en dénonçant encore une fois les accusations portées par Londres.
L’ambassadeur russe auprès de l’Onu Vassili Nebenzia a dénoncé jeudi lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu les accusations portées à l’encontre de Moscou dans l’affaire de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, tous deux empoisonnés le 4 mars à Salisbury, en les qualifiant de «théâtre de l’absurde».
Afin de souligner l’absurdité de la situation actuelle, il a lu un fragment du livre «Alice au pays des merveilles» portant sur le procès contre l’un des personnages du conte, le Valet de Cœur, accusé d’avoir volé les tartes de la Reine.
«La sentence d’abord, la délibération après», a ainsi déclaré M.Nebenzia en citant les paroles de la Reine.
En réponse, la représentante du Royaume-Uni Karen Pierce a évoqué une autre partie de cette œuvre du romancier britannique dans laquelle la Reine Blanche déclare qu’il lui était arrivé «quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit déjeuner». Selon elle, cette citation était plus pertinente dans la situation actuelle.
Lors de la réunion du Conseil de Sécurité qui a eu lieu le 5 avril, les diplomates se sont également souvenus de la série télévisée britannique «Inspecteur Barnaby» créée d’après les romans de Caroline Graham ainsi que des œuvres d’Arthur Conan Doyle.
Devant des journalistes, Karen Pierce a ainsi ironisé sur le penchant attribué à Vassili Nebenzia de faire souvent référence à Sherlock Holmes.
«Permettre à des scientifiques russes d’enquêter sur un dossier dans lequel ils sont les auteurs les plus vraisemblables du crime… serait comme Scotland Yard invitant le professeur Moriarty», le principal ennemi de Sherlock Holmes, à participer à ses investigations, a-t-elle dit.
Le 4 mars, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d’un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d’être derrière l’empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d’expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down n’ont pas été en mesure d’établir le pays d’où provenait l’agent innervant utilisé dans la tentative d’assassinat de l’ex-agent double Serguei Skripal et de sa fille Ioulia au Royaume-Uni.