Les réactions ont été vives vendredi en Flandre après la révélation d’éléments du programme électoral du parti Islam, basé sur les principes du coran et de la charia, et visant à l’établissement d’une « démocratie islamiste ».
« Un parti politique nommé Islam grandit en Belgique. Ils appellent sans complexe à l’introduction de la charia. La charia est en violation avec les droits de l’homme. Les partis pour la charia sont donc antidémocratiques. De vrais loups déguisés en agneaux! #soumission », a affirmé – en français – le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken (N-VA), sur Twitter.
Deux partis membres de la coalition gouvernementale au pouvoir en Flandre et au fédéral, la N-VA et l’Open Vld, ont annoncé leur volonté d’élaborer une base légale pour interdire les partis extrémistes tels que le parti Islam – ce qui n’est actuellement pas possible en Belgique, contrairement à l’Allemagne. Ils songent à une modification de la Constitution après les élections de mai 2019.
« La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme autorise l’interdiction des partis qui s’opposent aux droits libéraux et à la démocratie », a souligné le porte-parole de la N-VA, Joachim Pohlmann, interrogé par l’agence Belga.
Une opinion partagée par les libéraux flamands. « Nous avons encore trop souvent des problèmes avec les principes fondamentaux des Lumières et ne les appliquons pas tous de manière cohérente, mais je propose de le faire » dans le préambule de la Constitution, a affirmé le chef de groupe Open Vld à la Chambre, Patrick Dewael, dans une carte blanche publié sur le site de l’hebdomadaire ‘Knack’.
Les propos de l’un des cofondateurs du parti Islam, Redouane Ahrouch, sur la proposition de séparer les hommes et les femmes dans les transports publics ont aussi provoqué une vive réaction de la secrétaire d’Etat bruxelloise à l’Égalité des Chances, Bianca Debaets (CD&V), qui les a qualifiés de « choquants » et d »anticonstitutionnels » dans un communiqué.
« Ces propos sont très choquants et contraire à notre constitution et à la Déclaration européenne des droits de l’homme. Ils constituent une menace pour notre démocratie et notre vivre ensemble. Prôner une séparation entre les femmes et les hommes dans les transports en commun va totalement à l’encontre de nos valeurs fondamentales et de nos libertés. Je vais demander à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes d’analyser ces propos et de voir dans quelle mesure ils incitent à la discrimination sur base du sexe. S’il est prouvé juridiquement qu’ils constituent une incitation à la discrimination, je ferai en sorte que des mesures adéquates puissent être prises », a ajouté Mme Debaets, rejointe par son président de parti, Wouter Beke, sur Twitter.
Le parti Islam compte se présenter dans 28 communes en Wallonie et à Bruxelles lors des élections communales du 14 octobre prochain.