Un des dirigeants européens, les plus controversés dirige la Hongrie

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, un des dirigeants les plus controversés au sein de l’Union européenne, part favori pour remporter dimanche un troisième scrutin législatif d’affilée et consolider en Hongrie un pouvoir « illibéral » qui a profondément transformé le pays.

Les sondages donnent une avance de 20 à 30 points à son parti national-conservateur Fidesz et la principale inconnue du scrutin porte sur l’ampleur de la victoire promise: il avait remporté il y a quatre ans une « super-majorité » au Parlement mais pourrait devoir se contenter d’une majorité relative.

Au pouvoir depuis 2010, M. Orban, 54 ans, ne s’y est pas trompé. Dans son dernier discours de campagne vendredi soir à Szekesfehervar (sud-ouest), il s’est efforcé de conserver intacte la mobilisation de ses partisans.

« Il ne suffit pas d’arriver premier dans les sondages: il faut arriver premier le jour du vote », a-t-il souligné, rappelant que donné favori à l’issue de son premier mandat (1998-2002), il avait dû s’incliner aux législatives.

Admiré par les droites populistes européennes, honni par ceux qui l’accusent de dérive autoritaire, le Premier ministre, devenu le fer de lance de la lutte contre l’immigration en Europe, entend rendre « irréversibles », selon ses mots, les changements impulsés depuis son retour aux commandes.

Il a recueilli vendredi à Budapest le soutien du patron de la droite polonaise au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, qui a souligné que « la liberté, la souveraineté et la dignité des nations (…) sont liées à Viktor Orban ».

Le Français Joseph Daul, président au Parlement européen du Parti populaire européen (PPE), dont est membre le Fidesz, a également fait part de ses voeux de victoire pour M. Orban, estimant qu’il « continuera à apporter stabilité et prospérité aux citoyens hongrois ».

Mais l’opposition, qui dénonce le clientélisme et la déliquescence des services publics, caresse l’espoir de capitaliser sur la lassitude d’une partie des électeurs envers les diatribes du dirigeant contre le milliardaire Georges Soros et la « menace » migratoire, obsessions de sa campagne.

En février, un candidat unique de l’opposition avait remporté à la surprise générale des municipales dans un fief réputé imprenable du Fidesz, à Hodmezovasarhely, créant un séisme jusqu’au sein de ce parti.

« La logique veut que le Fidesz gagne, mais il y potentiellement de la surprise dans l’air », estime pour l’AFP le politologue te Gabor Torok.