Les raids menés dans la nuit de vendredi par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont visé au moins trois cibles près de Damas et Homs. Les opérations ont duré moins d’une heure.
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— Arturas Kerelis (@arturaskerelis) 14 апреля 2018 г.
Donald Trump est apparu sur les écrans de télévision à 21 heures à Washington (3 heures du matin à Paris) pour annoncer aux Américains qu’il venait «d’ordonner des frappes de précision contre des cibles associées aux capacités d’armes chimiques du dictateur syrien Bachar el-Assad. Une opération combinée avec les forces françaises et britanniques est en cours. Nous les remercions toutes deux.»
Le président américain a présenté sa décision comme une réponse au gazage de la population civile le 7 avril à Douma, dans la banlieue de Damas, un «massacre» qui «n’est pas l’œuvre d’un homme mais le crime d’un monstre».
«L’objectif de nos actions ce soir est d’établir une forte dissuasion à la production, à la dissémination et à l’usage d’armes chimiques», a dit Trump, affirmant que «cette dissuasion est dans l’intérêt vital de la sécurité nationale» américaine. Il a assuré que les trois alliés étaient «prêts à poursuivre leurs actions jusqu’à ce que le régime abandonne son recours à ces agents chimiques prohibés.»
Moins d’une heure après l’intervention du président, le secrétaire à la Défense, James Mattis, et le général Joseph Dunford, chef d’état-major interarmes, ont fait un point sur la situation militaire lors d’un «briefing» au Pentagone. Ils ont annoncé que trois cibles principales avaient été visées: un centre de recherche scientifique dédié au développement et aux tests d’agents chimiques dans la banlieue de Damas, un dépôt d’armes chimiques à l’ouest de Homs et un poste de commandement dans la même zone.
«C’est une frappe unique», a précisé James Mattis, confirmant que les opérations étaient terminées. La «poursuite» des actions militaires évoquée par Trump serait conditionnée à une nouvelle provocation syrienne. «L’année dernière, ils n’avaient pas compris le message», a déclaré le patron du Pentagone, en référence aux 59 missiles Tomahawk tirés contre des bases du régime en avril 2017. «Cette fois-ci nous avons tapé plus fort, a-t-il dit. Je crois que nous avons envoyé un signal très puissant.» Selon la Russie, une centaine de missiles ont été tirés, l’essentiel aurait été intercepté par la défense aérienne syrienne.
Damas a claironné avoir abattu dix-neuf des missiles tirés par les alliés, ce que le Pentagone n’a ni confirmé ni démenti: «Nous n’avons pas de détails à cette heure», a dit le chef d’état-major, donnant à nouveau rendez-vous à la presse ce samedi à 9 heures (15h à Paris). Le général français Jean-Pierre Montégu, attaché de défense à l’ambassade de France, était présent à ses côtés, comme son collègue britannique, mais les deux hommes n’ont pas pris la parole.