Décriées par une partie conséquente de l’opposition, les frappes réalisées par la France en Syrie ont en outre un coût non anecdotique. Celui-ci peut être calculé en tenant compte des chiffres fournis par le projet de loi de finances 2015.
La France, au côté des Etats-Unis et du Royaume-Uni, a frappé la Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril, dans le but affiché de punir Damas pour l’emploi supposé d’armes chimiques à la Ghouta orientale le 7 avril – en dépit du manque de preuves validant à ce jour ces allégations occidentales. Une action vigoureusement condamnée sur la scène internationale, outre par la Syrie, par la Russie, l’Iran ou encore la Bolivie.
En France, l’opération n’a pas manqué de susciter une vague d’indignation au sein de l’opposition politique – de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Laurent Wauquiez –, contestant son bien-fondé et sa légalité internationale. Un autre argument pourrait être invoqué par l’opposition : le coût, sonnant et trébuchant, de l’opération.
Car même si celle-ci s’est avérée relativement limitée, se concentrant sur quelques cibles au sol appartenant aux autorités syriennes sans faire de morts, son coût s’élève, selon un calcul notamment réalisé par le site de LCI, à quelque 16 millions d’euros. Le site de la chaîne détaille : «Dans la nuit de vendredi à samedi, l’armée française a utilisé 6 navires, 17 avions et 12 missiles de croisière. Le tir de ces missiles, dont 3 tirés depuis un navire – une première pour la France – auront coûté un peu plus de 16 millions d’euros.»
Sur les 12 missiles tirés par la France, 9 – des missiles Scalp – l’ont été depuis des avions Rafale tandis que 3 autres, des missiles de croisière navals MdCn, l’ont été depuis la frégate Aquitaine, en Méditerranée orientale. Le tir de chaque missile Scalp a coûté 850 000 euros et celui d’un missile de croisière 2,86 millions d’euros, d’après le projet de loi de finances 2015 cité par plusieurs médias.