Un policier municipal non armé sera posté à partir de ce lundi dans trois écoles primaires de la ville. Cette expérimentation, autorisée par le ministre de l’Éducation, est une première en France.
Ils devront assurer une surveillance «permanente». Ce lundi, trois écoles primaires de Nice accueillent des policiers municipaux non armés au sein de leurs établissements. Ils assureront une surveillance permanente via des écrans installés dans un local spécifique et reliés aux abords de l’école, un moyen de «sécuriser les établissements», selon la Ville de Nice. Les trois policiers seront aussi présents lors des entrées et sorties des enfants et participeront aux exercices de sécurité.
Christian Estrosi, le maire Les Républicains (LR) de Nice, avait d’abord milité pour que des policiers armés soient présents dans l’enceinte des écoles. Une mesure rejetée à l’époque par l’ancienne ministre de l’Éducation, Najat-Vallaud Belkacem. Jean-Michel Blanquer, son successeur, s’est pour sa part dit favorable à l’expérimentation en janvier dernier. «Cela permet de tester des choses à petite échelle et de voir ce que cela donne», avait alors déclaré le ministre.
Ce dispositif, testé jusqu’à la fin de l’année scolaire, devra donc faire l’objet d’un bilan. S’il s’avère positif, les écoles volontaires pourront, dès la rentrée de septembre 2018, accueillir à leur tour un policier municipal non armé au sein de leur établissement. La généralisation aux 163 écoles de la ville ne pourra se faire qu’avec l’accord du ministère de l’Éducation et celui des conseils d’école, qui pourront être appelés à se prononcer dès septembre.
«Il pourra y en avoir qui diront ‘on ne le souhaite pas dans notre école’ et nous ne le ferons pas (…). Ce n’est pas le menu imposé, c’est à la carte», a affirmé Christian Estrosi. Pour mettre en place cette expérimentation, le maire de Nice a recruté 110 policiers, choisis parmi 1200 candidatures.
En janvier, l’édile avait déjà précisé les contours des missions de ces policiers. «Ils auront des tâches jusqu’ici dévolues au directeur. Ils arriveront dans l’école avant le début des cours, pour s’assurer que tout va bien et pourront contrôler le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité déjà déployés», avait-il expliqué. En outre, les policiers présents dans les écoles seront en lien direct avec les policiers armés qui patrouillent à l’extérieur.
Pour plusieurs syndicats d’enseignants, une fédération de parents d’élèves (FCPE) et un syndicat policier, ce dispositif représente une «surenchère sécuritaire». Un grand groupe scolaire du centre-ville de Nice, réfractaire, a d’ores et déjà voté une motion contre la mesure, selon la FCPE qui demande «l’abandon de cette mesure purement idéologique et absurdement coûteuse».
«Aujourd’hui ne pas admettre le principe selon lequel sanctuariser l’école et sacrifier plus d’efforts pour la protection de nos enfants, ce serait aller à l’encontre du bon sens et de notre responsabilité morale», a défendu Christian Estrosi, invoquant le «traumatisme que la ville de Nice a subi» lors de l’attentat de juillet 2016.
Parallèlement le maire a demandé aux médias de ne pas divulguer les noms des trois écoles menant l’expérience afin de ne pas «offrir en cible une des écoles concernées».