Des hommes armés ont attaqué et incendié un centre d’inscription sur les registres électoraux pour les législatives d’octobre et enlevé au moins cinq personnes, ont rapporté aujourd’hui des responsables locaux.
Cette attaque, survenue hier dans la province centrale de Ghor, où sévissent de nombreux groupes armés et criminels, est la première enregistrée depuis l’ouverture des inscriptions samedi.
Les assaillants s’en sont pris au local où les employés de la Commission indépendante électorale (IEC) du district d’Aliyar étaient en train d’inscrire les électeurs, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police provinciale de Ghor, Mohammad Iqbal Nizami, qui accuse les talibans. « Hier vers 13H00, un groupe de talibans a fait irruption dans le centre d’enregistrement du district d’Aliyar et enlevé trois employés de l’IEC et deux policiers, puis ils ont mis le feu au matériel électoral », a-t-il raconté. « Nous avons lancé des recherches et menons l’enquête. »
Le district d’Aliyar se trouve à environ 10 km de la capitale provinciale Firoz Koh, une région isolée en plein centre du pays et difficile d’accès. Le porte-parole du gouverneur de Ghor, Abdul Hai Khatibi, qui a confirmé l’attaque et les enlèvements, a indiqué que les chefs de tribus et les anciens étaient en contact avec les talibans locaux pour obtenir la libération des otages.
L’Afghanistan a lancé samedi dans les grandes villes la première étape du processus devant mener à l’élection d’un nouveau parlement le 20 octobre. A ce jour, plus de 50.000 Afghans des centres urbains ont fait la démarche, selon un responsable de l’IEC joint mercredi par l’AFP – qui a refusé d’être identifié. L’instabilité et l’hostilité des insurgés font craindre de nombreux incidents au cours de la campagne, a confié à l’AFP le président de l’IEC, pour qui « l’insécurité sera le premier défi » à relever.
Ces élections sont les premières depuis la présidentielle contestée de 2014. Elles auraient dû avoir lieu il y a trois ans pour remplacer les 249 députés qui siègent depuis 2010 malgré une réputation exécrable de corruption et de paresse. Cependant le gouvernement de Kaboul, soutenu par les Américains, contrôle à peine 40% du territoire, le reste étant soit sous le contrôle des talibans soit fortement disputé par les insurgés, talibans et groupe Etat islamique notamment.