Emmanuel Macron s’est exprimé mardi 17 avril devant les députés européens. L’exercice a duré près de trois heures.
Le chef de l’Etat français a ensuite déjeuné avec le président du Parlement européen, de la Commission européenne et une trentaine de députés européens. Après le discours de la Sorbonne en septembre, le chef de l’Etat français est venu exposer sa vision pour la refondation de l’Europe devant un hémicycle bien rempli.
A la sortie de l’hémicycle, les avis sur la prestation d’Emmanuel Macron sont partagés. A droite, Nadine Morano, se dit déçue. « Je m’attendais avec ce jeune président très passionné et qui a de grandes qualités oratoires à ce qu’il puisse allier son sens de la parole avec des actes ambitieux. Ce n’est pas ce que j’ai trouvé », dit-elle.
Parmi les priorités d’Emmanuel Macron avant les Européennes de l’an prochain, la proposition de créer un programme européen pour financer les collectivités locales qui accueillent des réfugiés, la taxation des géants du numérique et la réforme de l’Union économique et monétaire.
Pour l’eurodéputé socialiste Emmanuel Maurel, il y a un manque d’ambition. « Il a été convenu avec des propositions très rares. Le rapport de force avec l’Allemagne nous est très défavorable et un président qui revoit ses ambitions à la baisse, c’est dommage », souligne-t-il.
Même son de cloche de la part de l’eurodéputé socialiste Guillaume Balas, qui estime que les projets sur la réforme de l’Union économique et monétaire d’Emmanuel Macron vont se heurter à ceux de l’Allemagne.
Le rapport de force avec l’Allemagne n’est peut-être pas si défavorable que ça, estime pour sa part l’eurodéputé Jean-Marie Cavada de l’Alliance des libéraux et des démocrates : « Les vrais sujets sont toujours sur la table. Oui, on a un ministre des Finances, oui, on a un budget, la chancellerie trouvera sans doute un moyen terme pour négocier, parce que n’oubliez pas que ce dit la CDU n’est qu’une jambe, si je puis dire droite, du gouvernement allemand qui a aussi une jambe gauche qui va compter dans la coalition. »
Avant le déplacement d’Emmanuel Macron à Berlin jeudi, le Parti social-démocrate allemand a rappelé à ses partenaires conservateurs de la coalition à soutenir les propositions de réforme de la zone euro.
Anastasia Becchio