Quelque 30.000 personnes, selon des journalistes sur place, ont manifesté vendredi à Erevan où la police a procédé à plus de 230 interpellations, au huitième jour de protestations contre la nomination de l’ex-président Serge Sarkissian au poste de Premier ministre.
Arborant des drapeaux arméniens et des pancartes « Sarkissian est un dictateur », les manifestants ont à nouveau défilé dans les rues de la capitale, Erevan, et tenté de bloquer la circulation en s’allongeant sur la chaussée. Des véhicules ont été utilisés pour barrer certaines rues, les automobilistes klaxonnant en signe de soutien aux manifestants.
« La corruption et l’injustice étouffent ce pays. Il faut donner des pots-de-vin aux fonctionnaires, au service des impôts… On ne peut plus supporter ça. C’est Sarkissian qui a créé cette situation », estime un manifestant, Moucheg Khatchatrian, 52 ans, au chômage.
Un porte-parole de la police arménienne a indiqué à l’AFP que plus de 230 personnes ont été arrêtés à Erevan alors que la deuxième ville du pays, Gioumri,a été également le théâtre de manifestations.
« Nous sommes soutenus par 80% des gens et le temps est venu pour Serge Sarkissian de réaliser qu’il doit partir », a déclaré aux journalistes le principal leader de l’opposition, Nikol Pachinian, avant un nouveau rassemblement vendredi soir.
Au-delà des man?uvres de Serge Sarkissian pour rester au pouvoir après plus d’une décennie au poste de président, les manifestants reprochent à cet ancien militaire de 63 ans de n’avoir pas su faire reculer la pauvreté et la corruption, alors que les oligarques ont toujours la haute main sur l’économie du pays.
Le taux de pauvreté de l’Arménie était de 29,8% en 2016 contre 27,6% en 2008 selon les données de la Banque mondiale, tandis que le Revenu national brut (RNB) par habitant stagnait à 3.770 dollars, une somme quasi identique à celle d’il y a dix ans.