Le prince Charles, bientôt à la tête du Commonwealth

Le prince Charles succédera à sa mère la reine Elizabeth II à la tête du Commonwealth, ont annoncé aujourd’hui les dirigeants de l’organisation réunis en sommet au Royaume-Uni.

« Le prochain chef du Commonwealth », une fonction symbolique et non héréditaire, « sera Son Altesse Royale le prince Charles », écrivent les dirigeants dans une déclaration publiée à l’issue de discussions au château de Windsor, près de Londres.

Elizabeth, qui aura 92 ans demain, avait exprimé jeudi le souhait que son fils aîné prenne sa succession. « Je souhaite sincèrement que le Commonwealth continue d’offrir stabilité et continuité pour les générations futures et décide qu’un jour, le prince de Galles poursuive cet important travail », avait-elle déclaré. Elizabeth avait pris la tête du Commonwealth, qui regroupe 53 pays anciennement colonisés par le Royaume-Uni, à la mort de son père, le roi George VI, en 1952. Plusieurs dirigeants avaient apporté publiquement leur soutien à Charles, à l’instar de la Première ministre britannique Theresa May et de son homologue canadien Justin Trudeau.

Charles « est un fier partisan du Commonwealth depuis plus de quatre décennies », a déclaré Mme May en fin d’après-midi. « Il est juste qu’il continue un jour l’oeuvre de sa mère ». Reste que le maintien d’une figure royale ne fait pas l’objet d’une adhésion unanime au Royaume-Uni. Le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a plaidé dimanche en faveur d’une présidence tournante. Une journaliste britannique, Anita Sethi, s’est aussi interrogée sur la pertinence de ce choix après avoir eu une conversation « choquante » avec le prince Charles.

Ce dernier aurait ainsi été surpris d’apprendre que cette femme, descendante d’Indiens, était originaire de Manchester (nord-ouest de l’Angleterre), déclarant: « Vous n’en avez pas l’air », a-t-elle relaté dans une tribune publiée par le quotidien The Guardian. « Si c’est ce qu’il pense, il ne devrait pas être le prochain chef du Commonwealth », a-t-elle estimé, soulignant que les « allégations de racisme n’ont rien de nouveau dans la famille royale », en faisant référence aux propos parfois déplacés du prince Philip, époux de la reine.