Six mois après l’assassinat de la journaliste et blogueuse maltaise Daphne Caruana Galizia, 45 journalistes du monde entier ayant repris son travail d’enquête sur la corruption dans le plus petit pays de l’Union européenne publient cette semaine leurs conclusions accablantes.
« Vous pouvez tuer le messager, mais pas le message », résume Laurent Richard, un journaliste français qui a lancé il y a trois ans le projet « Forbidden stories » (histoires interdites), pour poursuivre les enquêtes de journalistes assassinés ou emprisonnés.
« Le projet Daphne » est le premier-né de cette initiative. Pendant six mois, 45 journalistes provenant de 18 médias de par le monde ont travaillé ensemble en reprenant l’énorme masse de documents laissée par Mme Caruana Galizia, tuée le 16 octobre 2017, à 53 ans, dans l’explosion de sa voiture piégée.
Redoutée par presque tous, détestée par beaucoup et admirée par certains dans le petit monde de la politique et de l’économie maltaises, Daphne Caruana Galizia a consacré une bonne partie de sa vie à faire la lumière sur la corruption dans l’île.
Souvent qualifiée de « Wikileaks à elle toute seule », elle avait révélé certains des pans les plus sombres de la politique maltaise, s’en prenant avec virulence au Premier ministre Joseph Muscat (travailliste), mais aussi au chef de l’opposition.
Ses attaques, souvent rudes et parfois personnelles, lui ont valu beaucoup d’inimitiés.
Mais, comme le rappelle Envoyé spécial sur France 2, son blog avait 300.000 lecteurs, alors que Malte compte moins de 450.000 habitants.