Macron parlant français et puis anglais : comparez

Emmanuel Macron, qui démarre une visite d’État aux États-Unis, a donné un bref discours en anglais puis en français à son atterrissage. Rajoutant une observation lors de son allocution dans la langue de Molière.

Petite phrase, grands enjeux. Arrivé ce lundi aux États-Unis pour trois jours d’une visite d’État, Emmanuel Macron s’est exprimé en français et en anglais en sortant de l’avion. Sur la base aérienne d’Andrews, dans le Maryland, le chef d’État a donné deux discours… dont le second, dans sa langue maternelle, comportait une phrase supplémentaire.

« Nous (les États-Unis et la France, ndlr) sommes des garants du multilatéralisme contemporain », a affirmé Emmanuel Macron dans la langue de Molière, après l’avoir omis dans celle de Shakespeare. Une légère variation « lourde de conséquence » selon notre journaliste Jean-Bernard Cadier, présent sur place:

« C’est important, parce que c’est au coeur des différences qu’il y a entre Emmanuel Macron et Donald Trump. Emmanuel Macron croit au multilatéralisme: plusieurs pays ensemble, les organisations internationales, l’Onu, les grands traités, les accords, l’accord sur le climat, l’accord sur l’Iran… alors que Donald Trump croit à l’unilatéralisme ou au bilatéralisme, America first. »
Dans son discours, le chef d’État français s’est dit « honoré » d’être reçu ainsi par son homologue américain, avant de détailler les étapes de sa visite. Emmanuel macron est le premier président à faire l’objet d’une visite d’État sous l’ère Trump. Malgré la bonne entente des deux chefs d’État, comme en témoignent leur frappe conjointe, avec le Royaume-Uni, en Syrie, plusieurs sujets sensibles devraient être évoqués. Notamment les relations commerciales entre l’Europe et les États-Unis, mais surtout l’accord sur le nucléaire iranien, dont Donald Trump menace de se retirer.
Des dissensions que rappelle l’envoyé spécial Mathieu Coache, qui revient lui aussi sur cette phrase d’Emmanuel Macron:

« C’est sa vision des choses, mais pas tout à fait celle de Donald Trump, qui lui au contraire a choisi de dénoncer l’accord de Paris, qui veut sortir de l’accord sur le nucléaire iranien. »

Pourquoi, alors, n’avoir pas prononcé cette phrase en anglais? « Peut-être pour ne pas froisser Donald Trump », avance le journaliste, « et c’est sûrement la limite de la méthode Macron dans cette relation: être trop docile, trop poli, sans obtenir grand chose en retour. »