Le journaliste mexicain Javier Valdez a été assassiné pour son travail d’investigation sur le narcotrafic, a affirmé mardi le commissaire de la sécurité nationale Renato Sales après avoir annoncé l’arrestation d’un des auteurs présumés du crime.
Javier Valdez
Valdez, 50 ans, pigiste de l’AFP durant près de 10 ans, a été tué le 15 mai 2017 en plein jour à la sortie de son bureau dans sa ville natale de Culiacan (nord-ouest du Mexique), dans l’Etat de Sinaloa. Le meurtre de ce journaliste réputé, cofondateur de l’hebdomadaire Riodoce et collaborateur du quotidien La Jornada, avait provoqué une vague d’indignation internationale.
Confirmant ce que beaucoup suspectaient, le commissaire Sales a révélé que le meurtre (de Valdez) était « lié à son travail d’investigation sur des sujets tels que le narcotrafic et le crime organisé ». L’auteur présumé des faits a été identifié comme Heriberto N., âgé de 26 ans, impliqué « dans un cartel de drogue qui opère dans la région ». Il a été arrêté à Tijuana, dans l’Etat de Basse-Californie (nord-ouest). Sales a indiqué que plusieurs autres mandats d’arrêt avaient été délivrés dans cette enquête, sans en préciser le nombre exact. « J’aurais voulu que cela arrive plus tôt » a commenté le directeur de Riodoce, Ismael Bojorquez, et ami de Valdez.
« L’enquête a été très lente. Mais au moins quelqu’un a été arrêté, ce qui signifie que les choses avancent » a-t-il ajouté. L’arrestation intervient près d’un an après la mort du reporter et à quelques jours de la remise du prix Breach-Valdez, lancé par l’ONU et l’AFP en mémoire de Valdez et de la reporter Miroslava Breach, tous deux assassinés l’an dernier. Le prix Breach-Valdez vise à « reconnaître la carrière de journalistes mexicains qui se sont distingués dans la défense des droits de l’homme ». Il sera remis le 3 mai à Mexico à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse. Plus de 100 journalistes ont été tués au Mexique depuis 2000, selon les associations de défense de la liberté d’expression. En 2017, au moins 11 d’entre eux ont été tués au Mexique, selon l’ONG Reporters sans frontière.