L’entente affichée entre les deux présidents, qui ont multiplié les marques d’attention au cours des dernières 48 heures, a attiré l’attention des médias américains, qui s’interrogent sur leurs véritables intentions.
«Ces deux-là ne peuvent plus se quitter dès qu’il s’agit de démontrer publiquement leur affection, ironise une journaliste sur CNN. Prenez une chambre! En réalité, ils l’ont fait: le Bureau Ovale.» Accolades, tapes dans le dos, bises… Au cours des dernières 48 heures, les médias américains se sont délecté des multiples marques d’attention des deux dirigeants l’un envers l’autre. Ce mercredi, au troisième jour de la visite d’État du président français aux États-Unis, le mot-valise «bromance», contraction des mots anglais brother (frère) et romance (idylle), revient à longueur d’article. Le Washington Post évoque même la naissance d’une «histoire d’amour», en français dans le texte.
«Peut-être que Donald Trump essayait simplement de plaire, ou de dominer, son invité.», note Le New York Times.
Si le degré d’amitié affiché par l’Américain et le Français attire autant l’attention, fait remarquer le New York Times , c’est qu’il est peu coutumier pour des hommes de ce rang. «Leur langage corporel est allé bien au-delà des habituelles poignées de main respectueuses entre deux dirigeants du monde réunis pour des négociations de haut niveau», peut-on ainsi lire de l’édition du jour du quotidien. Sans pouvoir y répondre, ce dernier s’interroge au passage sur les intentions respectives des deux présidents: «C’était peut-être une stratégie diplomatique de la part de M. Macron (…) Ou peut-être que M. Trump essayait simplement de plaire, ou de dominer, son invité.»
Leurs confrères du Washington Post cherchent eux aussi à faire la part des choses entre ce qui peut tenir d’«une vraie bromance transcontinentale» ou d’«un jeu de surenchère entre mâles alpha». Un peu des deux, réplique un expert interrogé par le quotidien: «C’est plus une domination ludique. La romance est là, et ils sont juste en train de batifoler, mais c’est réel.» Le site Politico est, lui, plus tranché: «Derrière les câlins, les baisers et la main dans la main, Trump a offert peu de concessions réelles à l’agenda politique de la France.»
À ce petit jeu, et «comme dans presque toutes bromances stéréotypées», conclut le Washington Post, les premières dames ont été reléguées «à des seconds rôles quasi silencieux, à être vues mais pas vraiment entendues.»