Les parlementaires algériens ont voté, lundi, la reconnaissance du Nouvel An berbère, Yennayer, comme fête nationale en Algérie. Le 12 janvier avait été décrété férié cette année par le président Abdelaziz Bouteflika.
Le 12 janvier sera désormais chômé et payé chaque année en Algérie. Les députés algériens ont voté, lundi 30 avril, « à l’unanimité » l’ajout de Yennayer, le Nouvel an berbère, dans la liste légale des fêtes nationales.
Yennayer est depuis longtemps célébré en Algérie, particulièrement dans les régions berbérophones où la journée est largement fériée de fait. Le Nouvel an berbère avait été décrété férié pour la première fois cette année en Algérie par le président Abdelaziz Bouteflika, afin de « conforter l’unité nationale ».
Après le vote de lundi, « amenzu n yennayer » (« nouvel an berbère » en langue tamazight) figure désormais dans la loi listant les fêtes nationales algériennes.
Une concession accordée après le rejet de l’enseignement du tamazight
La décision présidentielle de conférer cette année un caractère officiel aux festivités avait été prise dans la foulée de protestations dans plusieurs localités berbérophones contre le rejet d’un amendement parlementaire en faveur d’une généralisation de l’enseignement du tamazight, la langue berbère.
Le tamazight a été reconnu langue nationale en mars 2002 après les émeutes sanglantes du « Printemps noir » de 2001, qui avaient fait 126 morts en Kabylie, avant d’être consacrée deuxième langue officielle du pays avec l’arabe dans la Constitution adoptée en 2016.
L’Algérie compte quelque 10 millions de berbérophones, soit un quart de sa population. La Kabylie, région montagneuse et frondeuse à l’est d’Alger, abrite la plus importante communauté berbère algérienne. Les revendications identitaires et linguistiques kabyles, et plus largement berbères, ont longtemps été niées voire réprimées par l’État algérien, désireux d’unir le pays autour de l’arabité.