Des experts et des activistes internationaux ont appelé mardi à exercer davantage de pression sur les autorités du Myanmar pour mettre fin à la répression et à la violence contre les Rohingyas.
S’exprimant lors de la conférence internationale, consacrée à la crise des Rohingyas, à Cologne, en Allemagne, l’homme politique australien Philip Ruddock a proposé des sanctions internationales contre les autorités militaires du Myanmar.
« Je pense qu’il faut que la communauté internationale soit absolument déterminée à y mettre fin… et la seule organisation qui puisse faire cela à mon avis est le Conseil de sécurité des Nations Unies », a déclaré M. Ruddock.
Ruddock, qui a été député du Parlement australien de 1998 à 2016, a souligné que ce sont les pressions internationales qui ont forcé des régimes comme ceux de l’Iran ou de la Corée du Nord à prendre des solutions diplomatiques après avoir connu des tensions avec le reste du monde.
« J’espère que la communauté mondiale dira que ça suffit. J’espère que tous ces membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies agiront de concert », a-t-il déclaré.
Depuis août dernier, quelque 750 mille musulmans rohingyas ont fui le pays après la répression brutale menée par les forces de sécurité du Myanmar.
Au moins 9 mille Rohingyas ont été tués dans l’Etat de Rakhine du 25 août au 24 septembre, selon Médecins sans frontières.
Pour sa part, le professeur Abid Bahar du Dawson Collège, au Canada, a accusé les militaires du Myanmar d’avoir mené des politiques brutales contre les Rohingyas, afin de renforcer leur emprise politique et économique sur le pays.
« L’armée contrôle le pays. Et ils font des Rohingyas un bouc émissaire « , a-t-il dit.
Bahar a soutenu les appels en faveur des sanctions internationales contre le régime e vue de mettre fin aux politiques répressives et à la violence contre les musulmans Rohingyas.
« Si nous ne pouvons exercer une pression collective, je pense que chaque pays peut décider de sanctions contre la Birmanie [le Myanmar], contre le régime birman », a-t-il dit.
De son côté, Kemal Ergun, président du groupe turco-musulman IGMG, qui a co-organisé la conférence internationale, a condamné le régime pour ses « politiques génocidaires » contre le peuple Rohingya.
« Non seulement les musulmans, mais aussi des défenseurs des droits de l’homme, notamment bouddhistes, luttent contre ce génocide. Notre conférence rassemble des militants et des experts du monde entier « , a-t-il déclaré.
Ergun a souligné qu’IGMG et l’organisation caritative HASENE continueront à fournir des aides aux Rohingyas et à soutenir des projets sociaux et éducatifs en leur faveur.