Recep Tayyip Erdogan a lancé sa campagne, dimanche, pour les élections anticipées du 24 juin. Devant des milliers de personnes, à Istanbul, il a affirmé vouloir poursuivre les opérations militaires aux frontières et améliorer la situation économique.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est redevenu candidat, dimanche 6 mai, à l’occasion du premier meeting de sa campagne pour les élections présidentielle et législatives anticipées du 24 juin. Devant plusieurs milliers de partisans réunis à Istanbul, il a multiplié les promesses, de la lutte antiterroriste à l’économie, en passant par les relations avec l’Europe.
Le choix fait par le président turc de tenir son premier grand meeting de campagne dans l’ex-capitale impériale Istanbul et non à Ankara, le centre politique et administratif du pays, est symbolique pour ce nostalgique du glorieux passé de l’Empire ottoman.
Istanbul a aussi été le terrain des premiers succès électoraux de Recep Tayyip Erdogan, qui a été élu maire de la plus grande ville de Turquie en 1994, une fonction qui lui a servi de tremplin pour ensuite s’imposer sur la scène politique nationale.
Les élections anticipées du 24 juin, initialement prévues en novembre 2019, sont cruciales car elles marqueront l’entrée en vigueur de la plupart des mesures renforçant les pouvoirs du chef de l’État adoptées dans le cadre d’une révision constitutionnelle l’an dernier. Recep Tayyip Erdogan aurait bousculé le calendrier notamment, estiment les analystes, pour capitaliser sur le sentiment nationaliste alimenté par l’offensive d’Ankara contre une milice kurde en Syrie.
La Turquie mène ainsi depuis janvier, dans le nord-ouest de la Syrie, une offensive baptisée « Rameau d’olivier » contre les Unités de protection du peuple (YPG). Cette milice kurde, considérée par Ankara comme une organisation terroriste, est néanmoins soutenue par Washington dans son combat contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
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L’heure et quart de discours du président turc a aussi fait la part belle aux promesses économiques. Porté par les grands projets d’infrastructures mis en œuvre par l’AKP depuis son arrivée au pouvoir, en 2002, Recep Tayyip Erdogan pourrait désormais être plombé par la surchauffe de l’économie turque.
Il s’est ainsi voulu rassurant, dimanche, en promettant de faire baisser l’inflation et les taux d’intérêt, et de réduire le déficit des comptes courants qui ne cesse de se creuser.
Le chef de l’Etat turc, qui critique régulièrement avec violence l’Occident, a cette fois retenu ses coups et même affirmé qu’Ankara n’avait « jamais abandonné » son objectif de devenir membre de l’Union européenne (UE), bien que le processus d’adhésion soit gelé.
Dans les faits, la campagne de Recep Tayyip Erdogan a commencé depuis plusieurs semaines, le chef de l’Etat et ses proches multipliant les discours, souvent plusieurs par jour, retransmis en direct dans leur intégralité par les chaînes de télévision.