Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a déclaré, dimanche, que son pays ripostera à toutes éventuelles mesures négatives que prendraient les Etats-unis à l’encontre de la Turquie en réaction à l’accord conclu avec la Russie pour l’achat du système S-400, et ce lors d’une interview accordée à la chaîne CNN Türk.
Soulignant la détermination de son pays à posséder le système de missiles russe S-400, Cavsugolu a indiqué que concéder à des déclarations contenant des menaces latentes ou des allusions à un boycott est intolérable.
« Si les Etats-Unis font de telles déclarations alors que nous œuvrons à améliorer les relations, la Turquie ne manquera pas d’y riposter. Nous répondrons à toute éventuelle démarche négative!; Tout le monde doit savoir que l’ancienne Turquie n’existe plus », a affirmé Cavusoglu.
Exprimant son espoir de voir les Etats-Unis éviter de déclarer un boycott contre la Turquie ou violer l’accord de visa entre les deux pays, Cavusoglu a appelé Washington à s’éloigner de cette approche.
Le sous-secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires européennes et eurasiennes, Wess Mitchell, a annoncé le 18 avril que son pays pourrait boycotter la Turquie à cause de l’accord d’achat du système russe S-400.
Le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a son côté, déclaré, il y a de cela quelques jours, que la vente et l’achat des armes est une décision nationale, souveraine et indépendante des États-membres de l’OTAN, et non une décision de l’Organisation.
Début avril, le sous-secrétaire turc aux Industries de Défense, Ismail Demir, a annoncé que la livraison du système de missiles russe S-400 à la Turquie est prévue pour juillet 2019.
Les S-400 sont des missiles surface-air capables de détecter les avions d’alerte, de brouillage, ainsi que les avions de reconnaissance, et d’abattre les missiles balistiques à portée moyenne.
Le 12 septembre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait signé un accord avec Moscou pour l’acquisition du système S-400, notant que la Turquie avait déjà effectué un premier versement à la Russie.
Une fois le marché conclu, la Turquie sera le premier pays de l’OTAN à posséder le S-400.
Le ministre turc des Affaires étrangères a ajouté que l’adhésion de son pays à l’OTAN ne l’empêche pas d’établir des relations avec d’autres pays.
« Il ne faut pas qu’il y ait un questionnement autour de ces relations (Turco-russes). Nous pouvons établir des relations avec la Russie ou les États-Unis et cela ne signifie guère que nous sommes en accord ou en désaccord avec ces deux pays sur toutes les questions. Nous faisons savoir entièrement ce que nous n’acceptons pas de ces deux états », a-t-il indiqué.