Les salariés d’Air France ont rejeté, vendredi, le projet d’accord salarial présenté par la direction pour mettre fin au mouvement de grève. Le PDG de la compagnie aérienne, Jean-Marc Janaillac, qui avait mis son poste en jeu, a annoncé sa démission.
Les salariés d’Air France ont rejeté le projet d’accord salarial qui leur était soumis et auquel le PDG Jean-Marc Janaillac avait conditionné son maintien en poste, entraînant de facto la démission de ce dernier, vendredi 4 mai.
Les personnels de la compagnie aérienne ont rejeté à 55,44 % le projet d’accord. Le taux de participation s’est élevé à 80,33 % parmi les 46 771 salariés d’Air France sous contrat français, invités à répondre à la question : « Pour permettre une issue positive au conflit en cours, êtes-vous favorable à l’accord salarial proposé le 16 avril 2018 ? »
« J’assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux Conseils d’administration d’Air France et d’Air France-KLM », a déclaré Jean-Marc Janaillac face aux journalistes, le visage fermé, constatant que « chacun tenait à faire entendre sa voix ». Le PDG, qui a regretté un « immense gâchis », alors qu’Air France connaissait vendredi sa treizième journée de grève depuis février, convoquera le conseil d’administration le 9 mai, selon un communiqué de la compagnie.
L’accord prévoyait pour la période 2018-2021 « des augmentations générales de salaire de 7 % sur quatre ans, s’ajoutant aux augmentations individuelles ». Jean-Marc Janaillac, 65 ans, avait décidé de le soumettre à un vote sans valeur juridique après l’échec des discussions avec les syndicats grévistes. La compagnie a annoncé son retrait après l’échec du vote.
Ces derniers, réunis au sein d’une intersyndicale, réclament leur « part du gâteau » après les résultats solides enregistrés par le groupe en 2017. Ils demandent 5,1 % d’augmentation en deux temps en 2018 (+3,8 % en avril et +1,3 % en octobre) au titre d’un « rattrapage » nécessaire, après six ans de gel des grilles salariales. Le préavis de grève pour lundi 7 et mardi 8 mai est maintenu en dépit du retrait du projet d’accord, ont-ils par ailleurs indiqué vendredi.
Le coût des onze premiers jours de grève est estimé à « 300 millions d’euros » soit un peu plus de 25 millions par jour pour le groupe qui prévoit d’ores et déjà un résultat d’exploitation en 2018 « en baisse sensible par rapport à 2017 », où il avait atteint 1,9 milliard d’euros.