La France entend affirmer la souveraineté européenne face à des sanctions extraterritoriales « inacceptables » des États-Unis en Iran, ont déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et celui de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Dans le sillage de la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, qui ouvre la voie à un rétablissement des sanctions à l’égard notamment des entreprises européennes ayant des relations d’affaires avec l’Iran, la France, qui défend l’idée d’un accord plus large, s’attend à des discussions difficiles et à des avancées par à-coups.
« Nous disons aux Américains que les mesures de sanction qu’ils vont prendre les concernent, eux. Mais nous considérons que l’extraterritorialité de leurs mesures de sanctions est inacceptable. Les Européens n’ont pas à payer pour le retrait d’un accord par les États-Unis, auxquels ils avaient eux-mêmes contribué », déclare le chef de la diplomatie française dans l’édition d’aujourd’hui du Parisien. « Les désaccords ont toujours été assumés. Sur le climat comme sur le nucléaire. Cela ne nous empêche pas d’être des alliés historiques, d’en être fiers. Mais alliance historique ne signifie pas alignement politique », souligne-t-il.
En parallèle, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a proposé ce matin sur Europe 1 de développer des instruments financiers « pour affirmer la souveraineté européenne face aux sanctions extraterritoriales américaines ».