L’inauguration de l’ambassade des USA à Jérusalem divise les Israéliens en deux partis

Lundi, 14 mai, est le jour du transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem. Ce mouvement, annoncé par Donald Trump le 6 décembre, avait entraîné la réprobation de la communauté internationale et des Palestiniens. L’installation, pour une présence encore limitée, divise le quartier choisi.

Une petite équipe va s’installer dans les bureaux du consulat général américain, situé entre un lotissement israélien et un quartier palestinien. Il accentue aujourd’hui le fossé. Amir vit à côté du mur d’enceinte. Il est Israélien. Cette installation représente un grand jour pour lui. « C’est un cadeau pour Israël, bien sûr, s’exclame-t-il. Ici on apprécie, c’est cela qu’il fallait faire. » De l’autre côté, dans le quartier palestinien de Sur Baher, Abu Ayman peut voir les bâtiments américains depuis sa terrasse. Les Palestiniens, dit-il, se sentent aujourd’hui très seuls. « Je ne pensais que les Américains iraient si loin et qu’ils prendraient clairement parti pour les Israéliens », confie-t-il. Sur le plan diplomatique, l’installation de l’ambassadeur renforce l’emprise israélienne sur la ville de Jérusalem.

Dans les faits, la séparation existe toujours entre l’ouest israélien et l’est palestinien. Samir Sha’abani, Palestinien, vit dans un des quartiers pauvres de la ville. Voisin d’une colonie israélienne, il est le mieux placé pour comparer les deux visages de Jérusalem. « Regardez autour de vous, dit-il. Il désigne un endroit où « il y a tout ». « Là, les gens ont des droits c’est tout rose », ajoute-t-il. Et en bas, juste à 200 m, c’est terrible. Pas de parking, pas de service pour la collecte des ordures, rien. »

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, qui s’installe aujourd’hui, David Friedman, est un avocat, très proche du président américain. Il est très impliqué dans le soutien de la colonisation. Tzvi Cooper, un Américain qui a voté pour Donald Trump, vit dans une colonie. Il se montre très satisfait du casting et du scénario. « L’ambassadeur Friedman pense que les colonies ne sont pas un obstacle pour la paix », précise-t-il.

La construction de l’ambassade sera très progressive. Plus de 300 000 dollars ont été débloqués pour monter une annexe l’an prochain. La construction du bâtiment devrait prendre plus de sept ans.

Il faut dire que les démarches diplomatiques des Etats-Unis ont aussi provoqué une réaction des mouvements radicalistes, dont l’al-Qaida. Le chef de cette organisation terroriste a appelé au jihad contre les Etats-Unis.