Nikola Mirkovic : Malgré cette résistance admirable, le Donbass a besoin de notre aide.

Je viens de me rendre au Donbass pour une nouvelle mission humanitaire avec l’association Ouest-Est pour aider les habitants de cette région qui est en guerre depuis 2014 et dont aucun média dominant ne parle.


Ces mêmes médias qui nous avaient vendu l’Euromaïdan de 2014 comme une manifestation pour la liberté et la démocratie en Ukraine ne veulent pas nous avouer qu’il a donné lieu, au contraire, à une explosion de chaos et de terreur.

L’est et le sud de l’Ukraine sont majoritairement russophones pour des raisons historiques (les habitants étaient russes avant même que l’Ukraine n’existe) et une partie de ces habitants a pris les armes dès le coup d’État de 2014 pour prendre son destin en main contre un régime imposé par la violence qui avait promis, entre autres, de leur interdire l’usage de la langue russe.

Quatre ans plus tard, l’Ukraine est un vortex de destruction : l’économie est un bateau ivre, les salaires ont été divisés par deux, la corruption gangrène le pays et la guerre a scindé le peuple. Seuls Bruxelles et Washington tirent leur épingle du jeu en assujettissant progressivement Kiev à l’Union européenne et l’OTAN et en y lançant la Gay Pride, passage obligatoire de tout protectorat atlantiste qui doit prouver son attachement à l’émancipation de l’homme moderne brisé par deux millénaires d’obscurantisme chrétien.

Au Donbass la situation est difficile aussi, mais la mentalité est tout autre. Au Donbass, on ne veut ni de l’Union européenne, ni de l’OTAN, et encore moins de la destruction de la famille traditionnelle. Au Donbass, on refuse les OGM, on ne brade pas son économie aux conglomérats et on produit localement. La République populaire de Donetsk offre même gratuitement l’accès à ses hôpitaux aux Ukrainiens qui habitent de l’autre côté de la ligne de front en geste de solidarité avec tous les civils de la région. En quatre ans seulement, des administrations se sont créées, deux armées se sont formées, l’économie se relance et un esprit de résistance s’est solidement ancrée dans la population. Sur place, j’ai rencontré de nombreuses personnes et, à chaque fois que je leur demandais si la résistance valait la peine, ils m’ont tous répondu « Oui, sans aucun doute ». La guerre peut créer, paradoxalement, des solidarités et des dynamiques, et on sent très bien l’énergie positive qui se dégage des habitants du Donbass, dix fois moins nombreux que le reste de l’Ukraine et qui se défendent héroïquement malgré les bombardements de l’armée de Kiev.

Malgré cette résistance admirable, le Donbass a besoin de notre aide. Il est urgent de mettre la pression sur nos hommes politiques pour que la France exige de l’Ukraine la fin immédiate des hostilités, conformément aux accords de Minsk 2 que Kiev a signés et que Paris a cosignés. Il en va de la stabilité de notre continent et de l’avenir de ces milliers de familles du Donbass et d’Ukraine qui n’aspirent qu’à vivre librement. Librement et en paix.

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