Les présidents russe et syrien plaident pour la reprise du « dialogue politique » en Syrie

Vladimir Poutine et son allié syrien Bachar al-Assad ont jugé jeudi, lors d’une rare rencontre en Russie, qu’il était temps d’accélérer le processus politique censé tourner la page de sept ans de conflit en Syrie, pour passer à la renconstruction et au retrait des forces étrangères impliquées.

C’était la première rencontre entre le président russe et son homologue syrien depuis une courte entrevue en décembre sur la base russe de Hmeimim en Syrie, à l’issue de laquelle M. Poutine avait annoncé le retrait d’une partie du contingent militaire russe présent dans le pays.

Les deux dirigeants s’étaient également rencontrés en novembre, déjà à Sotchi, ville balnéaire au bord de la mer Noire, dans le sud-ouest de la Russie, où le président russe dispose d’une résidence.

Comme en novembre, la rencontre avait été tenue secrète. Ce n’est que tard dans la soirée que la télévision russe a diffusé de courts extraits de l’entretien entre les deux hommes, qui ont insisté sur les succès militaires du régime, soutenu par l’armée russe.

Cette rencontre semble conforter le président syrien, honni des Occidentaux, comme maître du jeu dans son pays, alors que Vladimir Poutine s’apprête à recevoir dès vendredi Angela Merkel puis la semaine prochaine Emmanuel Macron.

M. Poutine a félicité le président syrien pour les « succès de l’armée gouvernementale syrienne dans la lutte contre les groupes terroristes », qui ont permis de « créer des conditions supplémentaires en faveur d’une activation du processus politique à grande échelle », selon un communiqué du Kremlin.

L’intervention militaire russe en Syrie, débutée en septembre 2015, a permis à l’armée syrienne de reprendre la grande majorité des territoires conquis par l’organisation jihadiste Etat islamique et d’affaiblir significativement les groupes rebelles, les chassant de la ville d’Alep et des quartiers de la Ghouta orientale près de Damas.

La Russie peine néanmoins à transformer ces succès en règlement politique du conflit, multipliant sans grand succès les réunions à Astana, la capitale du Kazakhstan, ou invitant l’opposition syrienne à Sotchi.

« Les terroristes déposent les armes en des points clés en Syrie, ce qui a permis de restaurer les infrastructures et de les repousser, mettant un terme à leur fonctionnement près de la capitale », s’est félicité M. Poutine.

« Avec le début du processus politique dans sa phase la plus active, les forces armées étrangères vont se retirer du territoire syrien », a poursuivi le président russe, sans préciser à quelles « forces étrangères » il faisait référence.